Un passeur présumé convoyant 19 Syriens dans sa camionnette a, dans la nuit de jeudi à vendredi, obligé les gendarmes à une course-poursuite de 150 km entre l'Aisne et le Pas-de-Calais après avoir refusé un contrôle, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.
Ce passeur, dont la nationalité et l'âge n'ont pas été communiqués, finalement arrêté au péage de Setque, près de Saint-Omer (Pas-de-Calais), le dernier sur l'A26 avant le tunnel sous la Manche, "va être jugé en comparution immédiate lundi à 10H30 au tribunal correctionnel de Saint-Omer", a indiqué le procureur de Saint-Omer, Sébastien Piève.
En attendant, "il a été placé en détention provisoire", a précisé M. Piève. Le passeur est poursuivi pour "avoir favorisé l'entrée et le séjour irréguliers d'étrangers en France, avec la circonstance aggravante de les soumettre à des conditions de transport inhumaines et dégradantes", selon le magistrat.
Dix-neuf migrants syriens, selon l'Aisne nouvelle, ont été retrouvés par les gendarmes à l'issue de la course-poursuite sur l'A26, qui a mobilisé plusieurs pelotons motorisés. Cette échappée s'est doublée d'une évasion samedi. Lors de la garde à vue du passeur au poste de la police aux frontières de Coquelles, près de Calais, "il a réussi à se défaire de ses menottes et à s'échapper à pied, et a été rattrapé par les forces de l'ordre au bout de trois heures", a relaté le procureur.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait indiqué lors d'une visite à Calais fin décembre vouloir "sortir les demandeurs d'asile des mains des passeurs qui prélèvent une dîme qui est un véritable impôt de la mort". Il avait revendiqué une augmentation de 30% du nombre de filières démantelées en 2014 par rapport à 2013.
Le ministre est attendu à Calais lundi après-midi pour visiter le nouveau centre d'accueil de jour Jules Ferry, à destination des migrants.