Une des victimes de l'affaire d'Outreau, Dimitri Delay, 23 ans, a réaffirmé lundi à Rennes que Daniel Legrand, un des acquittés actuellement jugé pour des accusations de pédophilie avant ses 18 ans, faisait bien partie de ses agresseurs, mais sans pouvoir donner de précisions.
"Je sais qu'il était là et je l'ai vu abuser de moi et mes frères, je peux pas vous donner de précisions", a déclaré Dimitri Delay, partie civile à ce procès,
qui témoignait pour la première fois.
Il a également réitéré ses accusations contre des acquittés d'Outreau et contre d'autres personnes non mises en cause dans l'affaire : "Je connais (ceux) qui ont agressé, après, je pense pas que c'est les seuls... Je pense pas que c'est une affaire que de région..., le réseau (pédophile, ndlr)".
Dimitri Delay a en outre déclaré que le père homonyme de Daniel Legrand (acquitté aussi) faisait partie de ses agresseurs. Mais il n'a pas su expliquer pourquoi dans son enfance il n'avait cité à son assistante familiale qu'un seul "Dany Legrand" et pas deux. "J'étais petit à l'époque... Ça peut être un prénom ça peut être un surnom...", a-t-il déclaré au président Philippe Dary.
"Effectivement, personne (à l'époque de l'instruction, ndlr), ne vous a jamais demandé qui était ce +Dany Legrand en Belgique+, c'est dommage,
c'est même plus que dommage", a souligné M. Dary.
Souvenirs de meurtres
Dimitri Delay a aussi évoqué parmi ses souvenirs deux meurtres, celui d'une petite fille - qui avait fait l'objet d'une enquête close par un non lieu en 2007 - mais aussi d'un bébé, qui auraient été tués, "selon ses souvenirs".Ses frères Chérif, 25 ans, et Jonathan, 21 ans, également partie civile, ont également désigné M. Legrand fils comme agresseur lors de la première semaine de ce procès entamé le 19 mai, mais de même, sans pouvoir donner de précisions.
Aucun de ces trois garçons n'avait reconnu Daniel Legrand comme agresseur lors des deux premiers procès de l'affaire d'Outreau, en 2004 à Saint-Omer et en 2005 à Paris.