Emeline Delay, désignée lors de leurs premières auditions en 2001 par ses demi-frères comme victime de viols, comme eux, au domicile de leurs parents, a une nouvelle fois démenti avoir été agressée, mercredi au procès de Daniel Legrand, l'un des acquittés d'Outreau (Pas-de-Calais).
Interrogée par vidéoconférence, Mlle Delay, 29 ans, que Dimitri et Jonathan Delay avaient désignée en 2001 comme victime de viols, a déclaré: "Tout ce que je sais, c'est que j'ai jamais rien vu, jamais rien entendu et j'ai rien subi". Fille d'une première union de Thierry Delay, qui a été condamné en 2004 à 20 ans de prison au premier procès de l'affaire d'Outreau après avoir reconnu le viol de ses fils, Emeline Delay semble toujours aussi stupéfaite, rappelant que ses parents s'étaient séparés lorsqu'elle avait deux ans et qu'elle n'avait par la suite que peu vu son père. "J'affirme toujours la même chose, il s'est rien passé (comme violences sexuelles sur sa personne, ndlr). Je comprends toujours pas".
Interrogée par le président sur les raisons qui auraient pu conduire ses frères à la désigner faussement comme victime, Emeline Delay a réitéré son incompréhension avant d'ajouter: "Leur maman (Myriam Badaoui, ndlr) était un peu manipulatrice, aussi...". Mlle Delay a en outre indiqué ne pas connaître Daniel Legrand : acquitté en 2005 des accusations de pédophilie contre les quatre fils Delay qui lui étaient reprochés pour la période où il était majeur, il a été renvoyé aux assises pour mineurs de Rennes pour la partie, non encore jugée, de ces accusations portant sur la période antérieure à sa majorité.