Les gens ont souvent l'image des orchidées tropicales que l'on trouve maintenant facilement en jardinerie, mais chez nous aussi il y a des orchidées. Grâce à Nord-Pas-de-Calais Matin, l'émission d'info-service du matin à 9h50, découvrez tout sur nos orchidées régionales.
Contrairement à la majorité des orchidées tropicales qui sont épiphytes (c'est à dire qui poussent sur les branches des arbres avec des racines aériennes), nos orchidées autochtones sont des orchidées terrestres poussant à partir d'un pseudobulbe.
Où peut-on les observer ?
Il y a des orchidées dans tous les milieux, des dunes du littoral au marais en passant par les sous-bois mais, en ce moment, ce sont surtout celles qui poussent sur les côteaux calcaires qui sont en fleurs. La plus grande d'entre elle est l'orchis pourpre qui peut faire jusqu'à 60 cm de haut. Il y a aussi la platanthère qui va fleurir tous le mois de juin, l'orchis de fusch ou l'orchis moucheron. Enfin, il y aura l'orchis pyramidale qui fleurit plus tardivement.
Elles ont tout de même souvent des noms étranges...
C'est vrai que les noms des orchidées sont souvent très évocateurs. Cela est dû à leur forme. On trouve par exemple l'orchis homme pendu.... L'orchis bouc tient son nom du parfum pour le moins évocateur qu'elle dégage. Quant à l'orchis bouffon, son nom serait dû à une erreur de traduction de son nom latin orchis morio qui évoquerait le nom d'un casque militaire, dont la forme de la fleur se rapprocherait, mais qui a été traduit par fou/bouffon en français.
Certaines ont des formes étonnantes !
Les ophrys sont parmi les fleurs les plus évoluées du règne végétal. Leurs fleurs miment un insecte et leurrent ces derniers pour se faire féconder. La fleur de l'ophrys abeille ressemble à une abeille femelle au niveau visuel mais aussi au niveau des phéromones. Les mâles se posent donc sur la fleur pensant féconder une femelle et récupèrent au passage les polinis sur la fleur. Après un certain temps le mâle quitte la fleur dépité et se pose sur une autre en déposant au passage les polinis fécondant à son insu une autre fleur. Alors que sur les fleurs classiques, il y a un échange de bons procédés puisque l'insecte repart avec du nectar ou du pollen, ici il n'y a aucune contre partie pour l'insecte. Nous avons chez nous par exemple l'ophrys abeille, l'ophrys mouche et l'ophrys araignée.
Mais, heureusement pour les insectes, toutes les orchidées ne procèdent pas ainsi ! La majorité possède du nectar mais encore une fois, les fleurs sont si évoluées que seuls quelques insectes peuvent les féconder.
On a par exemple sur cette photo un papillon qui possède une trompe parfaitement adaptée pour aller chercher la goutte de nectar présente au fond de l'éperon de la fleur, alors que les abeilles par exemple sont incapables de consommer ce nectar situé beaucoup trop loin. C'est le cas aussi de la platanthère, qui n'est fécondée que par des papillons de nuit.
Combien d'espèces pouvons nous observer chez nous ?
On trouve dans le Nord-Pas-de-Calais une quarantaine d'espèces d'orchidées sauvages.
Sur un site comme le mont Pelé, on peut observer 10 espèces en ce moment, sur certains sites comme le mont Saint-Frieux, c'est une quinzaine d'espèces dont les floraisons s'étalent de mai à septembre. Il suffit d'être attentif lors de balades pour les apercevoir.
En ce moment donc ?
Vous pouvez aller vous balader sur le mont Pelé, le plateau des Landes dans l'Audomarois et Cap Blanc Nez pour ce qui concerne les ENS gérés par Eden 62 mais sinon, l'ensemble des côteaux calcaires de la région sont en pleine floraison. Il est important de préciser que les orchidées sont des plantes protégées et qu'il est interdit de les cueillir. Pour celles et ceux qui en voudrait chez eux, il est inutile de vouloir les replanter puisqu'elle ne supportent pas d'être déplacées et meurent systématiquement.
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