Julien Delarue, l'un des avocats de Daniel Legrand, a annoncé lundi sur le plateau de France 3 Nord Pas-de-Calais qu'il allait demander à l'Etat d'indemniser son client après son acquittement par la cour d'assises des mineurs de Rennes et le préjudice subi.
"L’Etat a (déjà) été condamné au titre de la faute lourde dans cette affaire", a rappelé Me Julien Delarue, l'un des avocats de Daniel Legrand, dans le 19/20 de France 3 Nord Pas-de-Calais. "Les acquittés d’Outreau ont été indemnisés, cette faute a été reconnue. J’estime que le fait de faire comparaître à nouveau Daniel Legrand, 10 années après son acquittement de Paris, c’est (...) un préjudice que subit Daniel subit à nouveau, au titre du « délai raisonnable », une notion juridique très simple qui veut que si on avait vraiment voulu faire ce procès il appartenait à l’institution judiciaire de le faire dans des délais bien plus courts que ceux là. (...) Pour cette raison, je vais saisir la chancellerie d’une requête dans les jours à venir pour réclamer une indemnisation. D’abord, pour qu’il soit indemnisé des frais qu’il a du avancer, lui et sa famille pour aller à Rennes pendant trois semaines. Mais aussi pour être indemnisé de ce nouveau préjudice.""C’est un procès qui a été réclamé par certaines associations de victimes, pour les victimes", a ajouté l'avocat. "Au final, cette décision de la cour d’assises était attendue. Heureusement, c’était la moindre des choses. C’était une nouvelle tempête, une nouvelle épreuve qui pour Daniel Legrand était tout à fait inutile".
"Je n’ai plus de haine, plus de colère"
"C’est fini, je peux regarder devant moi", a déclaré Daniel Legrand, présent lui aussi sur le plateau du 19/20. "Je peux tourner une page qui a été longue à se tourner. J’étais content de rentrer chez moi. J’ai pu voir mon fils et me retrouver avec ma famille. C’était bien. J’ai eu beaucoup de soutien de ma famille. Ils n’ont rien lâché, ils se sont battus jusqu’au bout. J’avais le réconfort de mes avocats. J’avais besoin de ce soutien là, sinon je ne pense pas que j’aurais tenu trois semaines".Interrogé sur ses sentiments à l'égard des enfants Delay qui l'ont accusé de viol, il répond : "Je n’ai plus de haine, plus de colère. Ils sont restés dans leurs mensonges. Je n’ai pas compris pourquoi ils m’avaient accusé devant la cour d’assises. Je ne comprends toujours pas, je ne comprends pas leurs motivations. Mais leur en vouloir, non. Pourvu qu’ils se reconstruisent, mais se reconstruire dans le mensonge, ce n’est peut-être pas la meilleure des solutions. Je ne peux pas souhaiter du mal (à Jonathan Delay). Je ne le connaissais pas avant. Il a été victime de ses parents. Qu’il s’en prenne à ses parents, pas à des innocents. Je ne peux pas lui souhaiter du mal, ce serait aller à l’encontre de ma bonne foi".