Les fileyeurs ont levé mardi vers 20H00 le blocage du port de pêche de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), mis en place la veille au soir, alors que la ville accueille pendant deux jours les assises de la pêche, a indiqué leur représentant.
"Nous sommes en train de lever le blocage", a déclaré à l'AFP Stéphane Pinto, vice-président du Comité régional des pêches. Une quinzaine de bateaux avaient été alignés dès 17H00 lundi à l'entrée du port, avec l'espoir de maintenir le blocage pendant 48 heures. M. Pinto s'est dit satisfait d'avoir pu exprimer ses revendications lors d'une réunion avec la responsable de la Direction des pêches maritimes et de l'aquaculture, organisée en fin de journée en marge des assises.
Auparavant, les pêcheurs avaient pu s'exprimer en ouverture des assises, exprimant leur désarroi face à la baisse des quotas de pêche de la sole, qui représente la quasi-totalité de leur activité. Ils s'inquiètent particulièrement d'une éventuelle baisse de 14% de quotas de pêche de la sole en 2016.
"On ne peut plus rien donner, on est à ras-les-pâquerettes. On ne veut pas être riche, on veut juste gagner notre vie. Sur le bateau j'ai trois ouvriers, si les quotas diminuent ils seront deux", a regretté Gérald Lebrequier, patron du fileyeur l'Ile Maurice. La côte d'Opale, qui s'étend de Dunkerque à Montreuil-sur-Mer, compte encore 74 fileyeurs.
"Si on pouvait être, toutes espèces confondues, à hauteur de 50 tonnes de poisson par an, je pense que là, les entreprises seront viables, la profession pourrait se tourner vers l'avenir", a observé de son côté Stéphane Pintot. "Si on perd les 14% annoncés, sur trois ans ça nous fait -60% de quota de soles, ce qui représente en gros -60% de chiffre d'affaires pour une entreprise", a-t-il poursuivi. Les assises de la pêche et des produits de la mer, principal rendez-vous annuel des décideurs de la filière, se tiennent à Boulogne-sur-Mer mardi et mercredi.