Les dirigeants du foot français se sont mis d'accord jeudi pour un système de deux montées et deux descentes entre Ligue 1, Ligue 2 et National, mais à partir de 2016-2017, comme le souhaitait Gervais Martel, le président du RC Lens.
Ce report semble désormais acquis mais il doit encore être validé par un vote, samedi, lors de l'assemblée de la Fédération Française de Football (FFF). La Ligue (LFP) avait opté le 21 pour le principe de deux montées/deux descentes entre L1 et L2, dès la saison prochaine, au lieu de trois actuellement, afin de rassurer les investisseurs, des voix discordantes s'étaient élevées, notamment du côté de clubs de Ligue 2. Le motif de leur colère: la mesure votée devait alors s'appliquer dès l'issue de la saison 2015-2016, alors qu'il y a pour l'heure toujours trois descentes prévues entre Ligue 2 et National (3e division). Les présidents de la LFP Frédéric Thiriez et de la Fédération (FFF) Noël Le Graët ont élaboré un compromis en proposant la mise en application de la réforme à l'issue de 2016-17.
"Si la Fédération samedi décide de passer à la fin de la saison 2016-17 la formule deux montées/deux descentes entre L2 et National, je m'engage à soumettre la même mesure à mon conseil d'administration", a déclaré Frédéric Thiriez à la tribune, et donc de reporter ce principe des 2/2 d'un an pour les mouvements Ligue 1/Ligue 2. Mais il s'est dit optimiste, Noël Le Graët s'est engagé en faveur de cette réforme. "Le National aujourd'hui n'était pas prêt à soutenir la réforme de la Ligue", a expliqué le président de la Fédération, puisqu'il y a quatre descentes de National à l'échelon inférieur, le CFA (4e division). Mais si la mesure n'est votée que pour l'année suivante, "ça passera je pense dans la bonne humeur", a assuré Le Graët. "Créer trois clubs pros par an c'est trop, dans la mesure où on a vu des défaillances ces dernières années". Un club qui monte en L2 acquiert en effet un statut professionnel qui entraîne des coûts. Celui qui descend en National le conserve deux ans (s'il reste dans cette division).
Un report bienvenu pour Lens ?
Gervais Martel, le président du RC Lens, avait clairement exprimé son désaccord pour une application de cette réforme dès la prochaine saison. "La décision (...) a a priori été actée par l’UCPF (Union des Clubs Professionnels de Football NDR) avant d’être proposée à la Fédération Française", avait-il déclaré dans un communiqué diffusé le 29 mai sur le site internet des Sang et Or. "C’est une chose qui est absolument invraisemblable puisque cette décision avait été prise avec un effet actif réel pour la saison 2016/2017. Pour la première fois dans les règlements de la Ligue, les compétitions sont modifiées un mois avant la reprise du championnat. Cela entraîne des remous dans certains clubs." Le patron lensois - qui dit viser un remontée dans l'élite à l'issue de la prochaine saison - avait même confié au Parisien/Aujourd'hui en France que cette réforme compromettait même l'entrée d'un nouvel investisseur, censé apporter les 15 millions d'euros nécessaires au club. "La nouvelle donne pour la saison prochaine, à savoir deux montées seulement en Ligue 1 au lieu de trois, ne lui plaît pas du tout", avait-il expliqué. "Cela remet le projet en question".Le vote de ce report, samedi, lors de l'Assemblée fédérale, va-t-il, du coup, disperser les nuages au-dessus du club artésien ? Tout dépend si la piste de cet investisseur, évoquée par Gervais Martel, est toujours d'actualité. Reste aussi à connaître les modalités de cet éventuel montage financier, une entrée dans le capital restant conditionnée à l'aval d'Hafiz Mammadov, propriétaire à 99.99% de la holding détenant le RC Lens. Or les liens semblent rompus entre le président lensois et son associé azerbaïdjanais. "On n'a pas évoqué le nom de Mammadov aujourd'hui, on se débrouille tout seul", a déclaré Martel, le 10 juin, à la sortie de son audition à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG). Selon plusieurs sources, le président lensois aurait jusqu'à lundi prochain pour transmettre au "gendarme" financier du foot français les documents prouvant que les Sang et Or ont les moyens d'évoluer en Ligue 2 la saison prochaine. S'il n'y parvient pas le club est susceptible alors d'être rétrogradé administrativement en National.