Adélaïde noyée à Berck : Fabienne Kabou est un cas "historique"

Fabienne Kabou est un "cas historique" a affirmé l'expert psychiatre Daniel Zagury jeudi, aux assises du Pas-de-Calais, au quatrième jour du procès de cette mère accusée d'avoir tué sa petite fille de 15 mois, évoquant une femme "très intelligente" qui délire "du début à la fin".

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Déjà, "ma première impression face à Fabienne Kabou était singulière : elle a un langage de grande précision, son récit est dominé par l'intellectualisation et elle présente les faits comme une énigme", a affirmé le Dr Zagury devant la cour. La "particularité du cas Kabou" ne tient pas "à ses délires eux-mêmes", mais à "sa manière de se positionner face à ses délires, avec une tendance à l'intellectualisation", a-t-il expliqué, affirmant "qu'elle était dans un mélange constant de cohérence et d'irrationalité".

Au moment de l'acte, elle lui a affirmé avoir été "poussée par une force extérieure". "Je suis en conflit, je lutte contre quelque chose qui veut prendre l'ascendance sur moi", lui aurait-elle dit. Fabienne Kabou, "dans son délire", a tué sa fillette car elle se sentait "menacée par un danger pire que la mort", par des "forces extérieures". Son geste a "une dimension altruiste", a-t-il dit.

Selon lui, Kabou ne reconnaît pas qu'elle est malade, alors "elle adhère par défaut à la sorcellerie parce qu'elle n'a pas d'autres explications, c'est la version soft de son délire". Fabienne Kabou simule-t-elle la folie pour se dédouaner de son crime ? "C'est exclu, non seulement elle minimise les phénomènes" irrationnels, "mais elle les soumet au doute critique", affirme-t-il. "Le cas Kabou est un cas singulier qui a intrigué la France entière, c'est un cas historique, ce n'est pas une petite menteuse, c'est une grande délirante", a-t-il encore déclaré.

"Pas de pathologie mentale"

Il conclut a un "discernement altéré" dans une très large mesure au moment des faits. Selon lui, Fabienne Kabou présente une "pathologie psychiatrique de type paranoïa délirante". Il ne retient pas l'abolition du discernement, car "chez cette femme à l'intelligence supérieure, il y a une forme de résistance" à l'irrationalité.

Toutefois, une autre expertise, menée par le psychiatre Louis Roure et le psychologue Alain Penin, affirme que Fabienne Kabou ne présente "pas de pathologie mentale". "Ok, j'ai compris. Je suis malade", aurait dit dans la matinée Fabienne Kabou à son conseil Me Fabienne Roy-Nansion, a rapporté cette dernière à la cour.

"Nous sommes à un moment crucial du procès, la question de la responsabilité de l'accusée est primordiale", avait résumé mercredi Me Christian Saint-Palais, avocat de Michel Lafon, le père de la fillette.
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