Martine Aubry a annoncé vendredi, devant la presse, le lancement de l'antenne lilloise de Renaissance, une association mêlant société civile, intellectuels et politiques que la maire de Lille souhaite réactiver pour réfléchir et agir tout à la fois.
Créée en 2013 mais vite mise en sommeil à cause des élections locales, Renaissance n'est "ni une annexe du PS" ni dirigée "contre le PS". "C'est pas un truc politicien du moment, on n'est pas en train de préparer un mouvement politique", a déclaré Mme Aubry à ceux que cette initiative inquièterait. "J'ai déjà dit que je ne serai pas candidate" à l'élection présidentielle, a-t-elle déclaré plus tard.
L'idée est de réunir "des gens qui font de la politique, mais surtout des experts, des intellectuels et des gens de la société économique, sociale, culturelle" pour "réfléchir ensemble sur quel sens redonner à la société et en même temps expérimenter", a expliqué l'ex-patronne du PS. "Il y aura énormément d'expérimentations" de projets qui auront été retenus par un petit comité, a-t-elle dit. "C'est différent d'un think tank, c'est un do tank: on pense mais on agit aussi".
"Lier la réflexion et l'action"
La maire de Lille était entourée d'une dizaine de personnes, dont un professeur (Lille II) de neurologie réputé, Alain Destée, et de trois étudiants de Sciences Po. Il y avait aussi son "bras droit" François Lamy, établi à Lille depuis 2014 et Charlotte Brun, adjointe à l'éducation à la Ville et ex-présidente des Jeunes socialistes. Martine Aubry a rappelé que, dans le même esprit de "lier la réflexion et l'action", elle avait créé dans le passé la fondation Agir contre l'exclusion, puis l'association Réformer.Elle ambitionne de faire "revenir les intellectuels vers la gauche". "Aujourd'hui, ils parlent pour la droite, voire l'extrême droite". Parmi les sujets dont Renaissance compte s'emparer, figurent l'alimentation-nutrition, l'accompagnement des personnes en fin de vie, "l'uberisation de la société", quelles régulations mettre en place, la déshumanisation des services publics ("parfois, seul le contact humain permet de régler un problème"). "On souhaite un mouvement citoyen, j'aimerais qu'on soit totalement débordé par la société civile", a affirmé la maire de Lille.
Pour François Lamy, la réflexion couplée à l'action est d'autant plus nécessaire que "la société bouge beaucoup plus vite qu'avant". Quant au financement de Renaissance (qui était aussi le nom de l'édition 2015 des événements culturels de Lille3000), Mme Aubry a estimé que "l'expérimentation ne demande pas d'argent". "C'est surtout du temps, de l'énergie, de la mobilisation", a-t-elle dit. Un site internet va être créé.
D'autres antennes pourraient naître à Toulouse ou encore Metz.