L'Etat envisage de limiter l'usage des pesticides en créant des zones tampons dans les champs situés à proximité des habitations, des bois ou encore des cours d'eau. Des zones où les agriculteurs ne pourraient pas épandre. Ils craignent de perdre des milliers d'hectares
C'est l'un des sujets qui agace les agriculteurs en ce moment. Suite à l'injonction du Conseil d'Etat d'abroger un texte datant de 2006 et encadrant l'usage des pesticides, le gouvernement planche actuellement sur un nouvel arrêté. Celui-ci encadre de manière plus sévère l'usage des produits phytosanitaires dans les zones agricoles.
Dans l'Aisne, cela concernerait environ 50 000 hectares. Les agriculteurs ne sont pas d'accord avec cet arrêté, qui leur imposerait des zones non traitées le long des cours d'eau, des forêts, bosquets, bandes enherbées, haies, fossés et habitations. L'arrêté introduit ainsi un nouveau principe, celui de zones non traitées (ZNT).
Ségolène Royale veut rassurer
En visite hier en Lorraine, Ségolène royal a été interpelée par la FNSEA. Devant la fronde, elle a voulu rassurer les agriculteurs. "Nous avons échangé de manière très constructive pour trouver des solutions de bon sens qui soient adaptées et co-construites avec les agriculteurs. Je leur ai demandé de faire des propositions pour les discussions qui doivent contrinuer après la reprise de l'arrêté", a-t-elle déclaré.
L'arrêté pourrait entrer en vigueur en février prochain. En attendant, les responsables agricoles entendent maintenir la pression, estimant qu'en matière de réduction des pesticides le gouvernement met la charrue avant les boeufs.
Dans la même intention, la loi de transition énergétique pour la croissance verte, qui s'appliquera à partir de du 1er janvier 2017, interdira aux collectivités d'utiliser des pesticides sauf pour les cimetières, les terrains de sport et d'autres lieux sous certaines conditions.