Le gouvernement a confirmé que la baisse de 5 € mensuels des aides personnelles au logement (APL) sera bien complétée par une baisse des APL de plus grande ampleur dans le secteur social. Cette annonce inquiète les bailleurs sociaux qui craignent de voir réduire leurs moyens d'action.
Après des semaines d’annonces partielles, le gouvernement a dévoilé sa stratégie en matière de logement. Parmi de nombreuses mesures, il a confirmé que la baisse de 5 euros mensuels des aides personnelles au logement (APL) sera bien complétée par une baisse des APL de plus grande ampleur dans le secteur social.
Cette perspective suscite la polémique chez de nombreux bailleurs sociaux qui craignent de devoir endosser une charge supplémentaire qui réduirait leurs moyens d’actions.
Dans l'Aisne, le président de l'Office public de l'Habitat tire le signal d'alarme. Selon lui, cette décision risque de remettre en cause de nombreux projets, notamment la construction de logements neufs. Son budget devant compenser la baisse des APL voulue par le gouvernement.
Cela impliquerait un surcoût de 5 millions d'euros : "Ça veut dire des travaux qui ne seront pas chez nos locataires, ça veut dire remettre en cause toute la réhabilitation qui était prévue. Ça veut dire aussi la politique du département en matière de construction notamment dans les centres-bourg C’est tout un panel de décisions qui serait remis en cause".
A Vierzy, commune de 400 habitants, Hervé Muzart partage cette inquiétude. Il projette de construire des logements sociaux à la place de l'ancienne école. "J'ai très peur que notre projet soit mis de côté parce que l’office public ne va pas pouvoir financer tous les projets qu’ils ont en stock".
Selon le président de l'OPH de l'Aisne, l'équivalent de 10 000 logements neufs serait menacé par ces mesures dans l'ensemble des Hauts-de-France. Sa fédération doit se réunir à Strasbourg dans les prochains jours.