La société de production de l'émission "Dropped" a été condamnée après l'accident mortel d'hélicoptères voici la réaction de Gisèle Gilles membre de l'association des familles des victimes.
C'est la première décision de la justice française dans l'accident mortel d'hélicoptères survenu lors d'un tournage en Argentine en 2015: la société de production de l'émission de télé-réalité "Dropped" a été condamnée au civil pour "faute inexcusable" et devra indemniser la famille d'une victime.
Le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) des Hauts-de-Seine a condamné la semaine dernière la société SAS Adventure Line Productions (ALP) à verser à la veuve, à la mère et aux deux jeunes enfants du caméraman Laurent Sbasnik un total de 120.000 euros de dommages et intérêts. ALP devra en outre rembourser à la Caisse primaire d'assurance maladie des Hauts-de-Seine près de 400.000 euros de majorations de rente, selon la décision dont l'AFP a obtenu copie mercredi.
Voici le témoignage de Gisèle Gilles, son mari Edouard Gilles était ingénieur du son. Il a perdu la vie dans l'accident d'hélicoptère survenu sur le tournage de l'émission Dropped.
Rappel des faits
Le 9 mars 2015, la collision accidentelle dans une région reculée d'Argentine entre deux hélicoptères avait coûté la vie à dix personnes, dont trois vedettes du sport français: la navigatrice Florence Arthaud, le boxeur médaillé olympique Alexis Vastine et la championne olympique de natation Camille Muffat. Le drame avait provoqué une vive émotion en France.
L'émission devait être diffusée durant l'été 2015 sur TF1. Les sportifs français devaient être largués dans des zones isolées et mis au défi de retrouver la "civilisation" en moins de 72 heures. Laurent Sbasnik, mort à l'âge de 40 ans, était chargé de filmer "portes ouvertes, harnaché et dans une configuration de vol dangereuse" ces deux hélicoptères évoluant "en formation rapprochée", précise le tribunal dans sa décision. Cela comportait donc "des risques particuliers pour sa santé et sa sécurité" sans qu'il ait "obtenu l'information et/ou la formation appropriée", souligne le TASS, rappelant qu'"un accident d'hélicoptère avait déjà eu lieu quelques jours auparavant au cours de la même production, sans faire de victime".