Le juge d'instruction en charge de l'affaire Elisa Pilarski renvoie son compagnon Christophe Ellul devant le tribunal correctionnel de Soissons. Ce dernier sera donc jugé pour homicide involontaire, un chef d'accusation assorti de circonstances aggravantes.
C'est la fin de l'instruction dans l'affaire de la mort d'Elisa Pilarski. Le 16 août, le juge en charge du dossier a rendu "une ordonnance de clôture, conforme aux réquisitions du ministère public, ordonnant le renvoi de Christophe Ellul devant le tribunal correctionnel de Soissons", a indiqué le parquet de Soissons dans un communiqué.
"Trois fautes caractérisées"
Le compagnon d'Elisa Pilarski sera donc jugé pour homicide involontaire. Le 3 mars 2021, il avait été mis en examen "pour avoir par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité (...) involontairement causé la mort" de la jeune femme par agression d'un chien, selon les termes du parquet de Soissons.
Le corps d'Elisa Pilarski, 29 ans, enceinte de 6 mois, avait été retrouvé le 16 novembre 2019 à Saint-Pierre-Aigle en forêt de Retz dans l'Aisne. Elle y promenait Curtis, le chien de son compagnon. L'autopsie avait révélé que la mort était due à une hémorragie causée par plusieurs morsures.
Après avoir écarté la responsabilité de chiens de chasse à courre incriminés par Christophe Ellul, l'enquête conclura que seul son chien Curtis a pu causer ces morsures fatales.
Les origines floues de Curtis
Le juge d'instruction renvoie donc devant le tribunal correctionnel le mis en cause pour avoir "laissé à la garde" de sa compagne un "chien dangereux, alors que celle-ci était enceinte et qu'elle n'en connaissait pas pleinement le comportement", lui faisant ainsi courir "un risque grave", avait ajouté le parquet.
Christophe Ellul a toujours clamé l'innocence de son chien, désigné par l'accusation comme un "American Pitbull Terrier, provenant d'un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur". Ce que nie également Christophe Ellul.
Selon le procureur, il encourt 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende. La date du procès n'est pas encore fixée.