Le chansigne consiste à traduire les textes d'une chanson en langue des signes. Pour la première fois dans le cadre du festival Musique en Omois, le concert du Collectif 13 du 26 juillet à Coulonges-Cohan sera traduit par une chansigneuse Perrine Diot.
Le festival Musique en Omois est itinérant sur les villages du sud de l'Aisne. Des concerts sont organisés chaque vendredi soir de fin juin à début août. Le 26 juillet, le Collectif 13 donnera un concert dans le petit village de Coulonges-Cohan à l'Auberge de la Roue Fleurie à 19 heures. Pour cette édition 2019, les personnes sourdes et malentendantes pourront accéder aux plaisirs d'un concert.Musique et surdité ne sont pas incompatibles
Les organisateurs du festival ont toujours mis l'accent sur la diversité. Alors ouvrir le concert de la tête d'affiche du 26 juillet le Collectif 13 aux personnes sourdes et malentandes était une évidence pour eux. "C'est une expérience extraordinaire pour nous, lorsque Perrine m'a contactée pour organiser la traduction de tout le concert en langue des signes nous n'avons pas hésité une seconde" Raconte Céline Larose l'une des organisatrice du festival. Durant une heure et demi, Perrine Diot, traductrice en langue des signes française (LSF) sera sur scène aux côtés du Collectif 13, une tribu bigarrée composée d'artistes et de musiciens d'univers variés où tous les styles se mélangent, le hip-hop, la chanson, le reggae, le rock, le rap, l'électro etc...Un veritable bouillon de culture. "Faire du chansigne en live est impossible", raconte Perrine, "il faut un travail de préparation très important, comme je suis aussi interprète au quotidien, généralement, j'ai les textes deux mois à l'avance, ensuite il y a plusieurs étapes mais je travaille toujours en lien avec les groupes pour traduire le plus fidèlement leus textes".
Ces concerts adaptés sont encore peu répandus. "Généralement au niveau accessibilité peu de choses sont faites au niveau culturel", se désole l'interprète. Et lorsque la chansigneuse collabore à un projet, elle se réjouit de voir que le public de ces concerts est mélangé. "Cette nouvelle expérience avec le Collectif 13 est venue au gré des rencontres, et à la fin des concerts, j'ai énormément de retours positifs, aussi bien des personnes sourdes et malentendantes, que des personnes valides".
14 morceaux seront traduits en langue des signes
Pour Perrine chaque prestation est un véritable marathon. Car tout son corps est en mouvement. C'est une véritable chorégraphie sur scène, il faut faire vivre les textes. "Il y a une vraie partie artistique dans le chansigne, pour faire passer le rythme aux personnes sourdes, on danse, on fait passer par les expressions de notre visage, les intonations de la voix du chanteur, alors il faut un bon échauffement corporel pour éviter de se faire mal".
Si les spectateurs sourds ne sont pas au rendez-vous, il est important de faire connaître le chansigne
Ce rendez-vous du 26 juillet pour les personnes sourdes et malentendantes, réunira peut-être peu de public en situation de handicap, mais l'objectif est de partager le chansigne au maximun pour le faire connaître. "Les organisateurs et moi-même nous avons fait jouer notre réseau. Peut-être que cette année là il n' y aura pas de personnes sourdes. Mais ce sont des choses qui se mettent en place, il faut faire savoir que la musique est accessible grâce aux interprètes et qu'ils peuvent assister à des concerts. Et ainsi d'année en année, il y aura plus de monde".
Voici un exemple de chansigne et de comment les choristes s'y préparent dans ce reportage de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.