Denis Auguste Duchêne est un coupable idéal . Quand les allemands s’emparent du chemin des Dames, son étoile cesse de briller. Le général est limogé. Duchêne a commis de lourdes erreurs à la tête de la sixième armée, et il paie un tempérament exécrable.
Colonel quand la guerre éclate, Denis Duchêne prend vite du galon. Duchêne, ce sont les autres qui en parlent le mieux. Le général Buat décrit un homme animé par la foi, l’ardeur, le patriotisme. Des qualités de premier ordre gâtées par un « caractère insupportable ». Abel Ferry, officier et député, l’expédie d’une formule lapidaire : « Il passait pour un chef parce qu’il avait le mépris de la vie humaine ». Le mépris de ses subordonnés aussi. Ils « tremblent comme des écoliers devant leur pion »
Les repas passés avec le cinglant général ont marqué l’histoire militaire, sa table est « réfrigérante » Son chef d’état-major lui tourne quasiment le dos et Duchêne clôt les agapes par cette formule : « Messieurs, au chenil ». Ce tempérament volcanique se ressent aussi dans sa stratégie. Pétain, général en chef, préconise une défense en profondeur et Duchêne masse ses troupes en première ligne. Elles ont ordre de tenir et lutter au corps à corps. Ces fantassins seront assommés par l’assaut allemand.
Un autre grief lui coûtera son poste : la défense des ponts sur l’Aisne que Duchêne se réserve l’ordre de faire sauter. C’est irréaliste puisque de son QG, il n’a aucune idée de l’avancée allemande. Plusieurs ponts tombent aux mains de l’ennemi. Apprenant la nouvelle, le maréchal Haig dénonce son ignorance de la guerre. 92 000 hommes sont tués ou prisonniers et des centaines de canons perdus. Duchêne est limogé.
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