Ce mercredi 20 septembre, 36 sites de la Première Guerre mondiale des Hauts-de-France, ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Ces sites font partie d'une liste de 139 lieux funéraires et mémoriels reconnus, à la suite d'une candidature franco-belge. Cette reconnaissance fait suite à un travail de 12 ans pour ceux qui ont porté le projet.
"C’est Historique !" Ce sont les premiers mots de Franck Viltart, chef de service Mémoire Conseil départemental de l’Aisne. Arrivé spécialement pour travailler sur le dossier, c’est avec une émotion particulière qu’il a appris l’inscription des 139 sites de la Première Guerre mondiale, ce mercredi 20 septembre 2023, au patrimoine mondial de l’Unesco. 36 sites de la candidature franco-belge se trouvent les Hauts-de-France : 23 en Picardie et 13 dans le Nord-Pas-de-Calais.
"Ça fait 12 ans que je travaille dessus", déclare-t-il. Une décision "inouïe" pour les 130 nations qui sont venues se battre en Europe, mais aussi pour la mémoire de ces millions de soldats morts.
La Chapelle mémorial de Cerny-en-Lannois, dans l’Aisne, se dresse sur la ligne de front, et se trouve sur le site historique du Chemin des Dames. Pour ceux qui gèrent le mémorial, la décision était attendue. "La nomination à l'Unesco nous permettrait de faire connaître beaucoup plus largement ce site de mémoire, tant en France qu'au niveau mondial", rapportait Jacqueline De La Maisonneuve, la coprésidente du mémorial du Chemin des Dames, quelques jours avant la décision de l’organisation des Nations unies.
Ne pas oublier ces lieux de mémoires
"Je pense qu'on ne mesure pas bien la décision du comité du patrimoine mondial à l'heure actuelle, parce que c'est vraiment un pas vers une reconnaissance mondiale, pour la tragédie qu’a été la Première Guerre mondiale", affirme Franck Viltart.
"Ne pas oublier" ces lieux de mémoires, c’est ce que souhaitait Didier Niquet, coprésident du mémorial du Chemin des Dames. Le site table désormais sur une potentielle augmentation de 20 % de la fréquentation.
Par ailleurs, Franck Viltart rapporte que la candidature franco-belge, pour faire reconnaître les sites funéraires et mémoriels de la Grande Guerre, a permis de faire bouger les lignes pour d’autres conflits contemporains. "Il a permis l’inscription du site de torture de la dictature argentine" ou encore les sites du génocide du Rwanda.
Cette reconnaissance au niveau mondial va également avoir un impact sur les retombées économiques et touristiques des lieux et départements concernés. Ce qui va entraîner "un maillage plus évident des sites", selon Franck Viltart. Une manière selon lui de prolonger les initiatives qui ont été faites lors du centenaire de la Grande Guerre.
Avec Paul Thiry / FTV