Banquier le jour, artiste la nuit, Julien Siry, originaire de Reims et Laonnois d’adoption, s’est lancé le défi d’accompagner à sa manière l’équipe de France de football et ses supporters en composant « Allez les Bleus ».
"Cette musique est sortie de mon salon un dimanche, se souvient Julien Siry, alias Sir Yris. Je ne sais pas si je serai l’hymne officiel mais moi, j’aimerais que mon titre soit un hymne pour l’Euro".
C’était il y a cinq semaines. Passionné de football, le jeune rappeur/compositeur/interprète écrit sa chanson pour soutenir les Bleus. Il finit les arrangements aussitôt après l’annonce des 26 sélectionnés de Didier Deschamps, avec quelques mots pour chacun d’entre eux.
A priori, rien d’extraordinaire sauf qu’à 35 ans, le jeune Axonais est directeur adjoint dans une banque à Soissons et il y a encore six mois, il n’avait jamais composé de chansons.
Une histoire atypique
« C’est une histoire très atypique, raconte Julien Siry. Mon père est tombé dans le coma suite au Covid, au mois de novembre dernier. Il a été en réanimation et de ce jour-là, j’ai commencé à écrire une chanson pour ma famille. On était tous confinés, à droite, à gauche, mon père habitant à Orléans, ma belle-mère se retrouvant toute seule, ça m’a fortement peiné. Du coup, j’ai redonné de la force à ma famille en écrivant un texte. Quand mon père s’est réveillé, il m’a appelé et je lui ai fait la promesse d’en écrire d’autres ».
Le jeune homme tient sa promesse et écrit 13 autres textes. "C’est un album qui reste privé et qui ne sera pas publié".
Mais Julien se prend de passion pour la composition et se lance en investissant dans du matériel. "Comme je suis très amoureux du foot et de la musique, j’ai écrit un texte pour l’équipe de France. C’est dans un esprit familial, festif, ensoleillé, de délivrance par rapport à tout ce qu’on a vécu de restrictions sanitaires".
Et comme Sir Yris a beaucoup de choses à dire, il ne s’arrête pas là et compte désormais 30 chansons dans sa valise.
"J’écris pour donner de l’amour aux gens, de l’espérance. J’essaie de faire passer des messages très positifs. Ma volonté, c’est que le monde aille bien et qu’il avance en souriant".
"J’ai décidé de vivre mes rêves"
Désormais, le banquier est en pleine reconversion dans la musique. "À un moment donné, il faut faire un choix. Comme je travaille en banque la journée et le soir en musique, ça me prend beaucoup trop de temps. J’ai décidé de vivre mes rêves, que tout ce que j’avais envie de faire dans la vie, je l’essaye. Si ça ne marche pas, ce n’est pas grave, je les aurais faits. J’ai un petit garçon de 10 ans, je veux faire de belles choses pour qu’il ait toujours cette image-là de moi".
Samedi 12 juin, Julien Siry enregistrera son clip à Laon, entouré de ses amis. Habitué à manager une vingtaine de personnes, il va se servir de son expérience pour le réaliser.
"C’est comme si c’était une sorte d’entreprise. Je gère la comptabilité parce que c’est mes propres sous, c’est toutes mes économies que j’ai mises dans ce projet-là. Côté RH, je sélectionne toutes les personnes qui feront partie du clip, tous les prestataires, je les mets en lumière".
En cinq jours, la "lyric" vidéo comptabilisait déjà près de 14 000 vues.
Dès la fin du clip, il se remettra au travail pour enregistrer l’ensemble des autres titres "et si jamais ça plaît, mon objectif est de faire comme tous les artistes, me présenter sur scène".