Mardi 28 juillet, quatre enfants sont morts dans un accident sur la RN2 à Laon, impliquant trois véhicules dont un poids-lourd. Le conducteurs du poids-lourd a été mis en examen, jeudi 30 juillet, notamment pour homicides et blessures involontaires. Il encourt jusqu'à 5 ans de prison.
Le chauffeur du poids-lourd, impliqué dans l'accident qui a tué quatre enfants mardi 28 juillet à Laon, a été mis en examen jeudi 30 juillet, notamment pour homicides et blessures involontaires, rapporte le procureur de la République de Laon dans un communiqué.
La piste du défaut d'attention du conducteur est confirmée
D'après Baptiste Porcher, procureur de la République de Laon, "il apparaît que le conducteur du poids lourd a été distrait par un câble le gênant à l'intérieur de son véhicule". Le conducteur aurait détourné le regard et n'aurait pas eu le temps de stopper son véhicule, percutant ceux devant lui.
L'homme de 57 ans, dont les tests d'alcoolémie et de stupéfiants s'étaient révélés négatifs, a été présenté au tribunal jeudi en début d'après-midi. Il a été mis en examen pour les "les chefs d'homicides involontaires, blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 3 mois par un conducteur de véhicule", détaille le procureur de la République.
Le rappel des faits
C'est sur la RN2, une route réputée pour sa dangerosité, qu'a lieu la collision mortelle. Entre le collège Charlemagne et le carrefour Market, un poids-lourd perd le contrôle et heurte violemment un fourgon. Une voiture arrive en face et percute le poids-lourd, qui s'était déporté sur la voie de gauche. La voiture, projetée sur le bas côté par la violence du choc prend feu immédiatement.
Cinq personnes sont à bord de la voiture, une Toyota noire, immatriculée dans le 92. Les quatre enfants sont tués par les flammes. Avec l'aide des quelques témoins de l'accident, la conductrice est parvenue à s'en sortir vivante, mais avec de graves brûlures. A l'arrivée des secours elle était encore consciente. Elle a été transférée dans un hôpital de la région parisienne. A l'heure qu'il est, son pronostic vital n'est pas engagé.
D'après le procureur, les victimes sont âgées de 9 à 13 ans. L'un des enfants est le fils de la conductrice. Les trois autres enfants sont ses neveux.
Le conducteur du fourgon percuté dans la collision, un homme de 38 ans, a également été placé en garde-à-vue. Elle vient d'être levée selon le procureur.
Mardi soir, deux témoins sous le choc, ont été pris en charge par les secours.Risque jusqu'à 5 ans de prison
Le conducteur du poids-lourd a également été mis en examen pour un "délit de fuite, commis à Soissons, quelques dizaines de minutes plus tôt", rapporte le magistrat dans son communiqué. Le conducteur du poids-lourd s'est vu retirer son permis de conduire, il a interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur.Pour ces faits, l'homme encourt une peine maximale de 5 ans de prison. Le parquet précise qu'il n'a pas été placé en détention provisoire.
Le ministre des Transports s'est rendu sur place
Face à la gravité du drame, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s'est immédiatement rendu sur place. "C'est évidemment une émotion particulière, qui fait écho aux pères et aux mères de familles que nous sommes, quand nous voyons des victimes qui sont jeunes, déclarait-il au micro de France 3 Picardie. Je crois que ça doit simplement nous alerter tous, comme citoyen, à être extrêmement vigilant sur les routes. Aussi bien pour nos déplacements au quotidien que pour ces périodes estivales", rappelle le ministre.
Je me rends dans l’Aisne aux côtés des équipes de secours et des agents du ministère mobilisés sur ce terrible accident.
— J-Baptiste Djebbari (@Djebbari_JB) July 28, 2020
Toutes mes pensées vont aux proches des victimes. https://t.co/Eyk5MhJpuM
Une cagnotte en ligne pour financer les obsèques
Le ministère public a requis une association d'aide aux victimes "pour leur apporter soutien et accompagnement dans ces moments tragique", explique le procureur.Une cagnotte en ligne a été lancée pour aider les familles à subvenir aux frais des obsèques. Ce jeudi après-midi, 48h après le drame, plus de 19 000 euros ont déjà été récoltés.