Le conseil départemental a décidé d'accorder ces crédits anticipés au syndicat mixte de l'Ailette, qui gère notamment le site. La majorité invoque les conséquences de la météo et de la crise sanitaire, l'opposition dénonce une mauvaise gestion.
Le conseil départemental de l’Aisne a voté, ce lundi 6 décembre, des crédits anticipés à hauteur de 600.000 euros pour le syndicat mixte de l'Ailette et de la Bièvre, gestionnaire d' Axo'plage, de la base nautique Cap'Aisne et de la vélo-voie verte. Cette décision fait suite à une avance de 650 000 euros déjà accordée en 2020. En deux ans, la collectivité aura donc versé plus d'un million d'euros à titre d'avances pour garantir les missions de la structure.
Saison noire
Pascal Tordeux, son président (DVD), plaide des temps difficiles pour les activités de loisirs. "La météo pluvieuse de l'été s'est ajoutée aux restrictions sanitaires, explique-t-il, l'effet est catastrophique." Un facteur qui touche particulièrement la plage et les jeux en plein air sur les bords du lac de Monampteuil.
Et comme si la pluie ne suffisait pas, une pollution a entraîné l'interdiction de la baignade pendant plusieurs jours. Difficile de faire pire ! Pour la base nautique de Cap'Aisne, qui propose des activités de voile, la pandémie a aussi entraîné des annulations de réservations en série.
Chute de 60% de la fréquentation
Dernier élément pour expliquer la déshérence du site : le manque de maîtres-nageurs. Une lacune particulièrement malvenue au moment où Axo-plage inaugurait son nouvel Aqua-park. Résultat : c'est encore quelques jours de baignade supprimés au cœur d'une saison décidément noire.
En 2020, les entrées d'Axo-plage étaient tombées à 36.000, contre 100.000 l'année précédente, soit une chute de plus de 60% de la fréquentation par rapport à la période de référence avant la pandémie de Covid. En 2021, la baisse s'est poursuivie pour arriver au niveau le plus bas jamais enregistré depuis l'ouverture de l'aire de loisirs, en 2007.
Une mauvaise gestion pour l'opposition
La conjoncture sanitaire explique-t-elle totalement le naufrage financier du syndicat mixte de l'Ailette ? Certains au sein de l'opposition du conseil départemental en doutent. Thierry Delerot (DVG) pointe de nombreuses insuffisances dans le management et la direction de la structure. Parmi les erreurs de gouvernance, selon lui : celle d'avoir cédé le golf de l'Ailette en délégation de service public à un prestataire.
La crise sanitaire a bon dos.
Thierry Delerot, élu (DVG) au conseil départemental
"Les abonnements au golf permettaient d'engranger de la trésorerie à l'automne et donc d'assurer un flux de trésorerie à un moment où Axo-plage est en sommeil", argumente-t-il. L'ancien président du syndicat mixte regrette aussi la fermeture du site pendant les petites vacances : "On s'est privé ainsi de recettes, la baignade n'est plus possible mais il existe des jeux de plein air encore accessibles aux familles."
Désormais, l'élu craint que l'exécutif départemental se débarrasse des différentes activités par délégations de service public successives. "On est en train de faire croire que l'outil ne fonctionne pas pour s'en séparer, affirme-t-il. La rentabilité d'Axo-plage ou de Cap'Aisne, elle est d'abord sociale."
Pascal Tordeux, l'actuel président du syndicat, balaye cette hypothèse mais n'écarte pas l'idée de partenaires privés pour de nouvelles animations. "Le site a mal vieilli, assure l’élu. Il ne répond plus à la demande actuelle." En 2023, une tyrolienne de 1.200 mètres devrait être installée. Dès l'année prochaine, un parcours à skis nautiques tractés par câble sera proposé. Enfin, une autre animation issue d’une entreprise privée est en cours de discussion mais Pascal Tordeux préfère pour l'instant rester discret à ce sujet.