Patrimoine : A Artonges, un train d'antan à nouveau sur les rails

Il a fait les beaux jours des lignes secondaires de la SNCF. Le Picasso roule à nouveau entre Montmirail, dans la Marne, et Artonges, dans l'Aisne. 24 kilomètres de trajet, non pas pour se presser au travail, mais plutôt pour s'offrir une plongée dans les souvenirs d'antan. 

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"Moi, je l'ai pris pour de vrai !" Michelle Pereira-Lepage Da ponte connaît bien le trajet Montmirail-Artonges. 24 kilomètres de rails, depuis la Marne, jusque dans l'Aisne. Ce train, elle l'a emprunté de nombreuses fois, lorsque la ligne secondaire existait encore. Quelques années plus tard, c'est un autre trajet que s'offre la passagère, un voyage dans le temps. "Comme dirait mon mari, c’est pour la nostalgie du temps ancien." 

 
 

Le Picasso, à nouveau sur les rails 


Et le train n'est pas non plus passé inaperçu dans la région. Car depuis début mai, le Picasso circule à nouveau. Et il faut dire qu'il revient de loin, ce train né en 1950. Il lui aura fallu 30 ans pour se remettre sur les rails, notamment pour obtenir les agréments de la SNCF. L'aboutissement d'un long travail, celui de l'Association tourisme ferroviaire de la Brie champenoise à l'Omois (TBFCO). L'autorail diesel, en rénovation pendant tout ce temps, a fait peau neuve. De quoi faire beaucoup d'heureux... "C'est le plaisir de la campagne, les blés qui sont prêts à être fauchés, c’est beau", confirme Agnès Gaudeaux, l'une des passagères de la saison estivale.

Des heureux, il y en aussi à l'avant du train. Didier Nicolas fait partie des 8 conducteurs de la locomotive. Son rêve d'enfant. "J’ai toujours aimé les trains et j’étais dans une famille où on ne le prenait pas. C’était une passion, dès que je voyais un morceau de rail ou quelque chose qui fumait à l’époque, parce que c’était encore de la vapeur, on partait et on allait voir !", explique-t-il. 
 
 

Une balade à 20 km/h 

Deux à trois fois par dimanche, le train peut ainsi emmener une cinquantaine de nostalgiques ou de jeunes curieux, pour 5 euros, et ils ne se font pas prier. "Le dimanche matin, on le remplit pas complètement. Mais on refuse des gens l’après-midi..." , confirme Yves Coquel, 
président de l'association TBFCO. Un voyage à 20 km/h, pour mieux profiter des paysages qui défilent, et se remémorer en douceur, d'un temps que les gens de moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Enfin, ne pouvaient pas, jusqu'à aujourd'hui. 


 
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