"Nous n'avons plus ni accueil de jour, ni de nuit, ni Samu social" : un bus solidaire spécialement équipé pour venir en aide aux sans-abris à Soissons

A compter de ce lundi 18 mars, un véhicule spécialement aménagé et équipé de toilettes et d'une douche proposera une aide et un accueil à des personnes en errance dans la ville de Soissons. Une première dans le département de l'Aisne.

A compter de ce lundi 18 mars, une nouvelle silhouette va apparaître dans les rues de Soissons. Le bus "Accs'Aisne" entamera son action à destination de personnes en errance. Il s'agit en fait d'une camionnette spécialement aménagée.

Le bus comporte des toilettes, une douche, un espace pour permettre des entretiens. Il pourra distribuer des kits d'hygiène ou des repas d'urgence en cas de besoin, mais "il ne s'agit pas d'une distribution alimentaire", précise Samir Guerfali, délégué territorial adjoint de Coallia dans l'Aisne, qui surpervise l'initiative.

Un véhicule autonome en eau et en électricité

"Le bus a été aménagé selon des plans que nous avons définis. Nous ne voulions pas d'un camping-car. Nous avons pris un véhicule pour l'adapter à ce que nous voulions", précise le responsable. Pour plus de souplesse, le véhicule sera totalement autonome en eau et electricité durant 6 heures.

Destiné à se déplacer dans la cité du vase en fonction des besoins, il sera dans un premier temps stationné du lundi au vendredi en journée à proximité de l'Hôtel de ville afin de se faire connaître. 

A bord 2 salariés de Coallia disposant d'une expérience dans le domaine accueilleront les bénéficiaires potentiels. "Coallia disposait de ce bus. Nous avions l'occasion de le mettre en fonction à titre expérimental. Cela peut répondre à un besoin. Le public en errance n'est pas obligatoirement un public situé à un endroit précis", indique Samir Guerfali.

"L'objectif c'est aussi de rapprocher les publics des services sociaux. La prestation alimentaire ou d'hygiène est toujours le support à la recréation de lien social", poursuit-il. Un public que le responsable estime à une quinzaine de personnes sans abri à Soissons, mais le bus s'adresse aussi à d'autres personnes en errance en journée pouvant néanmoins disposer d'un hébergement ou d'un logement pour la nuit.

Une première dans l'Aisne

Ce dispositif existe déjà de longue date dans certaines grandes villes, mais dans le département de l'Aisne, il s'agit d'une première. Selon la municipalité de Soissons, cette action est menée à titre expérimental pour 3 mois. "C'est expérimental, mais il faut que ça dure et que cela puisse être dupliqué. On est convaincus qu'il répond à un besoin", estime d'ores et déjà Samir Guerfali.

Le coût du véhicule, 75 000 euros, a été financé à 100 % par l'Etat dans le cadre du plan de relance. Malheureusement celui-ci restait à l'arrêt de longue date faute de financement pour le personnel nécessaire à son fonctionnement. Finalement, une opportunité de l'utiliser a été trouvée à Soissons.

"Sur Soissons, nous n'avons plus ni accueil de jour, ni de nuit, ni Samu social", déplore Carole Deville-Cristante, adjointe au maire déléguée à la cohésion sociale, suite au désengagement de l'Etat. "Avec le maire, nous ne pouvions pas nous substituer à l'Etat mais nous voulions trouver un partenariat et voir ce qu'on pouvait faire. Nous sommes allés voir si on ne trouvait pas un local pour recréer un accueil de jour que nous aurions mis à disposition, mais rien ne convenait".

Un fonctionnement évalué précisément

C'est lors d'une réunion de travail que la possibilité de mettre en service le buss Accs'Aisne a été proposée. "Nous nous sommes dit : pourquoi pas. La municipalité a décidé de prendre en charge le financement du personnel. Il n'avait jamais servi. On a sauté dessus pour une expérimentation de quelques mois", raconte l'adjointe au maire pour qui l'objectif est de "voir si cela correspond au besoin pour le bien être des personnes sans domicile et des autres. Il faut prendre du temps pour les apprivoiser".

Afin de voir si ce dispositif est efficace, l'élue souhaite une évaluation précise et régulière de son fonctionnement. "Il y aura des comités techniques. On veut un rapport hebdomadaire sur la fréquentation et un comité de pilotage. Nous serons très vigilants. Si ça marche, ce sera prolongé, sinon nous étudierons une autre solution", conclut Carole Deville-Cristante.

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