Disparition d'un migrant en mer du Nord : la justice saisie pour demander la reprise des recherches

Le 3 mars 2024, des centaines de migrants ont tenté la traversée de la Manche sur le littoral du Nord. Une nuit meurtrière au cours de laquelle Jumaa Alhasan, migrant syrien, a disparu. À ce jour il n'a pas été retrouvé. Plusieurs associations ont saisi le Parquet de Dunkerque pour rouvrir les recherches, qui ont été jugées trop courtes.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il est 00h01 quand les équipes de l'association d'aide aux migrants Utopia 56 reçoivent un message sur leur téléphone d'urgence. Une phrase glaçante s'affiche sur l'écran : "A person died in the river", en français "une personne est morte dans la rivière". Ce texto a été envoyé le dimanche 3 mars 2024, une journée particulièrement éprouvante pour les associations du littoral, puisque plusieurs centaines de migrants sont parties des côtes du Nord et du Pas-de-Calais pour tenter de gagner l'Angleterre.

Une nuit "catastrophique" selon Utopia 56, mais surtout une nuit meurtrière : une petite fille de 7 ans nommée Roula a trouvé la mort à Watten (Nord) en se noyant dans le canal de l'Aa. Le même jour, un autre migrant, Jumaa Alhasan, également tombé dans l'Aa près de Gravelines, est porté disparu. Il aurait tenté de fuir la police qui venait à la rencontre de l'embarcation.

Depuis le début de l'année, 10 personnes migrantes sont décédées sur le littoral des Hauts-de-France.

► À lire aussi : Des centaines de migrants en détresse, au moins un décès et un disparu : une nuit "catastrophique" dans la Manche

Une plainte déposée au Parquet de Dunkerque

Selon Utopia 56, plusieurs témoins ont vu l'homme de 27 ans se jeter à l’eau pour rejoindre une embarcation et ne l’ont jamais vu remonter. "Depuis, sa famille et ses proches sont sans nouvelles", assènent plusieurs associations d'aide aux migrants dans un communiqué, demandant la reprise des recherches par les autorités compétentes "telles qu’elles auraient été menées si la victime n’avait pas été une personne en exil."

Car, comme en faisait déjà état Amélie Moyart, coordinatrice d'Utopia 56 à Grande Synthe, le jour du drame : "Quelques heures seulement après la disparition d’un homme, les recherches sont terminées. (...) Selon certains, les recherches menées par la police ont duré une heure à peine." Au moins cinq personnes présentes sur la même embarcation que Jumaa témoignent de ces mêmes faits selon l'association.

► À lire aussi : "Cette embarcation n’était pas dimensionnée pour supporter autant de personnes" : ce que l'on sait du naufrage de migrants où une petite fille est morte noyée

Pour que les recherches reprennent, les 14 associations signataires du communiqué ont annoncé avoir saisi le Parquet de Dunkerque. Une plainte à travers laquelle les activistes souhaitent permettre à la famille de Jumaa de connaître la vérité, pour entamer leur travail de reconstruction. "Mohammad, son oncle, s'est même rendu à Calais dans l'espoir de le retrouver et de faire le lien avec ses parents restés en Syrie", fait savoir le communiqué. L'oncle de Jumaa a également déposé une main courante dans un commissariat.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information