Clarins investit 100 millions pour implanter une usine à Saint-Quentin, la "cosmectic valley" des Hauts-de-France

Le groupe Clarins vient d'officialiser son projet d'implanter sa future usine dans la capitale de Haute Picardie. Cet investissement de 100 millions d'euros devrait renforcer la spécialisation de l'agglomération dans le secteur des cosmétiques. Son ouverture est prévue d'ici deux ans.

C'est une de ces nouvelles que les acteurs locaux aimeraient pouvoir annoncer plus souvent. Dans un communiqué de presse, le groupe de cosmétiques Clarins a annoncé "étudier un projet majeur d’implantation pour un nouveau site de production dans la localité de Saint-Quentin". Autrement dit, le groupe français prévoit d'implanter sa nouvelle usine, représentant un investissement de plus de 100 millions d'euros, dans la capitale de Haute Picardie.

La future unité se situerait sur 10 ha de terrains "en cours d'acquisition" sur la zone des autoroutes à proximité de la jonction de l'A26 et de l'A29. "Ce nouveau site de production qui viendrait en complément de celui de Pontoise, permettrait de sécuriser davantage la production et, en anticipant sur sa croissance future, de doter Clarins de capacités nécessaires au développement de son offre dans le contexte de croissance sensible du marché de la cosmétique", indique le groupe.

Pour la présidente (LR) de la communauté d'agglomération du saint-quentinois et maire de Saint-Quentin, Frédérique Macarez, "c'est évidemment une extrêmement bonne nouvelle que Clarins nous porte sa confiance. Nous travaillons tous à de nouvelles implantations industrielles. Cela est porteur d'espoir pour le futur du territoire, pour l'emploi, pour les familles. C'est un groupe français et sérieux, c'est une signature", se réjouit-elle. Si l'entreprise ne précise pas pour le moment le nombre d'emplois qui pourraient être créés. "Cela sera conséquent", estime Frédérique Macarez.

Pourquoi le choix de Saint-Quentin ?

Comme souvent en matière d'implantation d'entreprise aujourd'hui, il faut du temps et la concurrence est rude entre les territoires. Cela fut visiblement le cas aussi dans ce dossier raconte la présidente de la communauté d'agglomération. "Nous travaillons sur ce projet depuis janvier 2021. Saint-Quentin était en concurrence avec 123 autres sites", indique Frédérique Macarez. D'après le communiqué de Clarins, ce qui a fait la différence dans cette bataille, c'est que Saint-Quentin "répond à plusieurs critères et notamment un bassin d’emploi local, la proximité de son site logistique d’Amiens et la présence d’un tissu industriel de sous-traitants dans le domaine de la cosmétique et de centres de formation dédiés aux métiers de la cosmétique".

La nouvelle usine prendrait en effet place aux côtés de plusieurs sites d'importance déjà existants dans l'agglomération dans le domaine des cosmétiques, notamment L'Oréal. "Nous avons une identité locale autour des usines. Cela conforte aussi notre stratégie d'orientation vers la robonumérique. Nous avons déjà deux usines Loréal et on peut imaginer que cela va profiter au réseau de sous-traitants", ajoute Frédérique Macarez. Certaines formations locales, notamment privées, dans le domaine de la conduite de lignes automatisées pourraient notamment être directement impliquées pour former la main d'œuvre nécessaire à la nouvelle unité.

De son côté, Olivier Tournay, réprésentant de l'opposition P.C.F au sein du conseil municipal, qui apprenait la nouvelle, l'accueille positivement. "Surtout sur un territoire où il y a 25% de chômage. La cosmétique est un des rares secteurs industriels à peu près défendus. Cela fait un moment que nous attendons une implantation majeure sur la zone des autoroutes, elle va enfin se développer. Au delà, nous serons attentifs au montage financier de l'opération. Est-ce que le dossier s'arrête à ces 100 millions d'investissements propres ? Qu'est ce qui a été décisif dans la mise en concurrence des territoires ? Nous serons également attentifs à la qualité et à la nature des postes créés", analyse l'élu.

La secrétaire de l'Union locale CGT, Alice Gorlier, réagit de son côté : "Forcément nous n'y voyons que du positif. Que cela crée de l'emploi, c'est indispensable. Nous n'irons pas jusqu'à les féliciter, ce sont bientôt les présidentielles tout le monde redore son blason en ce moment, mais ça reste bon à prendre. Il faut espérer qu'il y ait les formations adaptées. La CGT sera vigilante sur les conditions de travail et la précarisation des salariés. La cosmétique, c'est un vivier d'emplois important mais dans le conditionnement, chez les sous-traitants, c'est l'esclavagisme Nous avons beaucoup de problèmes de souffrance au travail. Mais je suis très contente", conclut la représentante.

Enthousiasme des sous-traitants

Des sous-traitants plutôt enthousiastes à l'annonce de ce projet. Comme l'entreprise SACMO à Holnon, très proche de la future usine. "Clarins est déjà un de nos clients, c'est bien. Il y a quelques semaines nous nous interrogions sur la saturation de leur usine de Cergy. Nous sentions le besoin de développement", explique Stefan Carlsson, Directeur général de SACMO. "Il y a deux pôles dans la cosmétique en France : Chartres/Orléans, l'autre, c'est Saint-Quentin. Nous travaillons dans les pièces et le petit dépannage pour les lignes de conditionnement, nous réalisons aussi les grosses installations de machines. Cela pourrait développer de nouveaux services", imagine le responsable.

Pour le moment Clarins ne souhaite pas en dire plus que son communiqué. Sa volonté est ferme, mais il reste encore de nombreuses étapes à franchir en particulier administratives. "Une fois les analyses géologiques approuvées et les dernières démarches administratives abouties, la première pierre pourrait être posée à l’automne 2022 pour une mise en production fin 2023, début 2024", précise l'entreprise, renforçant l'image de "cosmectic valley" picarde du Saint-Quentinois.

Clarins est déjà présent dans les Hauts-de-France avec une unité de transport et de logistique installée en périphérie d'Amiens, à Glisy dans la Somme.

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