Covid-19, un an après : "Il n'y avait que nous dans la rue", les ripeurs mieux considérés depuis le premier confinement

Les ripeurs n'ont cessé de répondre présents depuis le début de la crise sanitaire. Il y a un an, lors du premier confinement, ces travailleurs de la "deuxième ligne" continuaient de ramasser les poubelles malgré les risques. Ils comptent désormais sur le soutien des usagers.

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Chaque matin, c'est un camion quasi plein qui entre au centre de traitement des ordures de Saint-Quentin. À son bord, l'équipe de ripeurs termine sa tournée après trois heures passées à écumer les rues.

Depuis un an et malgré la crise sanitaire et les confinements, le service n'a jamais cessé de fonctionner. L'un des ripeurs, Geoffrey Bourbon se souvient : "le premier confinement, les 15 premiers jours, il n'y avait que nous dans la rue. On était un peu fiers quand même, on se sentait utiles."

Au départ, tout de même, c'est l'appréhension qui prime. "On ne savait pas où on allait, on n'avait pas du tout de renseignement sur ce virus, tout le monde le craignait, raconte Ahcene Toubal, le chef de service. On pensait qu'il y aurait des soucis d'absence, mais finalement, tous les agents ont répondu présents sauf les personnes à risque."

Un protocole strict

"Pas le choix, il fallait bien travailler", répondent les ripeurs. Alors l'équipe reprend sa tournée et tente de se protéger au mieux. "On avait bien anticipé les choses avec le port du masque qui a bien été respecté, aussi bien à l'intérieur des cabines qu'à l'extérieur, détaille Ahcene Toubal. Les procédures mises en place ont fonctionné : le gel hydroalcoolique, le respect des distances notamment au sein du vestiaire."

Au vestiaire justement, le protocole est strict. Le centre de traitement des déchets a mis en place des horaires décalés. "Avant la Covid, nous étions 43 personnes dans le vestiaire le matin, indique l'agent de maîtrise Bruno Dehame. Désormais ils sont quatre équipages, donc douze personnes par quart d'heure, ce qui nous permet d'avoir beaucoup moins de personnes dans ce vestiaire."

Les efforts payent, aucun agent n'a été contaminé durant le premier confinement. "On s'est rendu compte que si l'on respectait ces fameuses distances, on craignait de moins en moins les choses. Petit à petit, la confiance s'est mise en place", affirme Ahcene Toubal. 

"On s'est sentis très soutenus"

La confiance, gagnée aussi auprès des usagers. Durant le premier confinement, les ripeurs reçoivent des dizaines de dessins d'enfant gardé précieusement au centre de traitement des déchets. "On s'est sentis très soutenus, on avait beaucoup d'applaudissements, ça nous a fait chaud au cœur, confie Eric Lerche, ripeur et chauffeur du camion-benne. C'est vrai que l'on est moins klaxonné qu'avant aussi, on est plus respecté."

Une solidarité et un civisme que les ripeurs espèrent voir perdurer. Avec le temps, ils ont constaté un retour aux mauvaises habitudes, notamment pour le tri sélectif. Côté rémunération, si les ripeurs ont reçu une prime gouvernementale pour leur travail pendant le confinement, depuis, aucune revalorisation salariale n'a été envisagée.

 


Soignants, malades, commerçants, employés de supermarché, artistes, élus ou encore parents : nous les avions rencontrés il y a un an. Aujourd’hui ils nous racontent leur année Covid. Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe. 

 

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