Le parvis de la basilique de Saint-Quentin va être réaménagé. Depuis mars, le chantier est occupé par les archéologues. Ces derniers ont découvert des dalles funéraires vielles de 700 ans, ainsi que de nombreux autres vestiges de l'époque moderne.
"C’est pratiquement du jamais vu, c’est très rare", insiste Jean-Jacques Thevenard, responsable de l’opération, en parlant d’une des dalles funéraires de chanoine découverte autour de la basilique de Saint-Quentin. En effet, des traces de filet de peinture rouge sont toujours présentes sur celle-ci.
De nombreux autres vestiges sont déterrés depuis que les fouilles archéologiques ont commencé en mars. "On arrive pratiquement à plus d’une vingtaine de sépultures assez complètes. Le sol n’est pas trop acide, donc ça n’attaque pas trop les ossements", explique Guillaume Darras, archéologue sur le chantier.
Une conservation remarquable des dalles funéraires
Ce qui marque le plus le responsable de l’opération, c’est la conservation de nombreuses dalles funéraires datant du XIVe siècle. "Ces découvertes de dalles en place restent relativement rares, parce que ces éléments étaient fréquemment réutilisés et découpés pour faire des niveaux de sol. Aussi bien dans des églises que dans des bâtiments privés."
Une fois découverte, ces dalles vont recevoir un traitement particulier. "Elles vont être consolidées sur place à l’aide d’un restaurateur/conservateur qui va venir de Versailles. Elles vont être déposées et stockées, avant une restauration définitive qui sera peut-être faite dans quelques années", indique Jean-Jacques Thevenard.
Seulement un tiers des fouilles effectué
Des moules à cloches, des ossements et des vases ont également été révélés. Les trouvailles peuvent être encore nombreuses. Pour l’heure, un tiers de ce qu’il doit être fouillé a été effectué. "On est plutôt dans le bon rythme. Les conditions météo ont permis de bien avancer. Donc pour nous, c’est aussi une bonne chose", exprime Thomas Dudebout, adjoint au maire chargé de la participation citoyenne.
En effet, c'est le projet de réaménagement du parvis de la basilique qui a entraîné ces fouilles. Une obligation par la loi. "Il y a eu dans un premier temps un diagnostic préventif qui a établi une commande précise par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), de ce qu’il y avait à fouiller avant qu’on commence notre propre aménagement pour le projet du parvis de la basilique", raconte l’élu de la ville.
Les fouilles vont se poursuivre ainsi pendant plusieurs mois. L’adjoint au maire estime que l’institut national de recherches archéologiques (INRAP) aura rendu le chantier à la ville, "à l’horizon fin 2023". Ce sera alors l’heure de construire "un piédestal digne de ce nom, pour notre basilique" explique Thomas Dudebout. Les dalles funéraires étudiées par l'INRAP, reviendront ensuite au cœur de la Basilique de Saint-Quentin.