L'élevage et les compétitions de pigeons voyageurs comptent encore environ 10 000 licenciés en France, dont une part importante dans la région. Ils avaient rendez-vous ce week-end à Saint-Quentin pour le congrès national de la fédération.
C'est une activité typique de la région, un sport confidentiel. Du 17 janvier au 19 janvier se tenait au Palais des sports de Saint-Quentin le congrès national des adeptes de la colombophilie. À savoir, "l'art d'élever des pigeons voyageurs pour les engager dans des courses ou concours", selon la Fédération dédiée.
Importée de Belgique, la pratique a été adoptée par les mineurs du Nord à partir de 1850. Aujourd'hui encore, la Picardie arrive en seconde place (après le Nord-Pas-de-Calais) en nombre de licenciés, avec 870 pratiquants. C'est pourtant la première fois en 30 ans que la région accueille cette réunion annuelle, qui mêle démonstrations, ventes de pigeons et concours.
La discipline repose sur l'élevage des volatiles, mais aussi la compétition et la joie de voir revenir au colombier des oiseaux lâchés à plusieurs centaines de kilomètres. "Ce sont les bonnes choses, quand on voit le pigeon arriver, et qu’il a fait 500 km, 600 km ou 700 km, reconnaît Jean-Pierre Barbotteau dans son colombier à Gauchy. Tout dépend des distances qu’on joue. Mais dans les grands concours internationaux, ils sont lâchés le matin. Et il y en a qui, le soir, ont des pigeons !"
Mais la transmission de cette passion est difficile. "Comme tous les sports traditionnels, je ne vais pas vous dire qu’on augmente nos adhérents chaque année, reconnaît Jean-Jacques Dupuis, président de la Fédération de colombophilie française. Mais on a des jeunes qui arrivent ! D’ailleurs, le podium du championnat de France est composé de trois jeunes qui ont moins de trente ans. Donc c’est quand même réjouissant."
Pour encourager les vocations, le congrès accueillait samedi les concours des meilleurs débutants et des meilleurs jeunes. Alexandre, 23 ans, participait à ce dernier. Ce jeune Lillois a hérité la pratique de son père. "Il m’a appris en étant jeune ; et comme je suis un amoureux des bêtes, j’ai continué", explique-t-il, soulignant la nécessité de "prendre la relève". La colombophilie compte encore 10 000 adhérents. Un millier de personnes étaient présentes dans l'Aisne ce week-end.