Le 1er mars 1917, des milliers d'habitants de Saint-Quentin sont contraints par l'armée allemande de quitter leur ville. Cent ans après, des figurants ont organisé une reconstitution de cet exode, pan de l'histoire méconnu.
C'était un week-end placé sous le signe du souvenir à Saint-Quentin. En tenues d'époque, 120 habitants traversé la ville, en direction de la gare, comme leurs ancêtres l'ont fait cent ans plus tôt. La reconstitution d'un épisode peu connu de l'histoire : l'exode forcé de 1917.
Petit retour en arrière... En 1917, la ville est occupée par l'armée allemande depuis le début de la guerre. L'avancée des Alliés oblige l'armée allemande à se replier sur la ligne Hindenburg, qui passe par Saint-Quentin. Décision est prise alors d'évacuer les civils à la hâte.
Destination du cortège : la gare pour rejoindre le train de l'Histoire. Durant tout le mois de mars 1917, 45 000 personnes quitteront leur ville, leurs maisons, direction les Ardennes ou la Belgique.
Juste un baluchon
"Ils n'en ont été informés vraiment que la veille.", raconte Frédéric Pillet, de la direction du patrimoine. "Le 28 février, un affiche a été placardée partout dans la ville, qui disait "vous allez être évacués à partir de demain, préparez votre baluchon". Ils n'avaient rien le droit d'emmener, en dehors de quelques effets personnels. Mais pas de papiers, pas de photos, pas de documents, parce que les Allemands avait énormément peur de l'espionnage."
De cette journée de 1917, il ne reste que les écrits et quelques photos. "On sursaute à chaque coup de sonnette. Chacun prépare fiévreusement ses paquest, mais il est terriblement difficile de choisir ce qu'on doit prendre ou laisser, car nous sommes dans l'ignorance absolues daes conditions dans lesquelles nous seront obligés de vivre", raconte un témoignage, lu publiquement ce samedi.
► Le reportage d'Élise Ramirez et Laurent Pénichou
Devoir de mémoire
Cent ans après, les conseils de quartier, le village des métiers d'Antan et la mairie de Saint-Quentin ont voulu mettre en lumière ce pan de l'histoire. Des figurants, en costume d'époque, ont traversé une partie de la ville jusqu'à la gare : point de départ vers l'inconnu.
"Mes parents ont vécu cette époque, alors j'essaie de penser aux atrocités qu'ils ont pu vivre.", explique Maurice Israël, habitant de la commune. "Ils sont partis... Mais ils ont eu la chance de revenir ! C'est pour ça que je suis là."