Les Jeux olympiques peuvent provoquer d'intenses émotions et graver des souvenirs à vie. C'est le cas pour Sophie Moressée-Pichot et Jérôme Thomas qui reviennent sur leurs souvenirs olympiques à Atlanta pour l'une et Athènes pour l'autre.
À l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, nous sommes partis à la rencontre d'athlètes de la région qui ont auparavant brillé lors des compétitions.
Leurs craintes et leurs espoirs du passé, l'adrénaline des épreuves, l'ambiance dans les stades, la médaille autour du cou... Ils reviennent sans détour sur leur expérience olympique.
"C'est le Graal d'un sportif d'aller aux Jeux"
Natif de Saint-Quentin, le boxeur Jérôme Thomas cite les Jeux olympiques d'Athènes en 2004 comme son meilleur souvenir. Il y avait remporté la médaille d'argent lors de la finale face au cubain Yuriorkis Gamboa. "On connaît la décision finale : le Cubain l'emportera, c'est vraiment un très bon boxeur. Comme les Cubains sont les meilleurs du monde, même le numéro 5 peut être champion olympique. C'était une grosse surprise d'être battu par ce jeune cubain de 20 ans", relate le boxeur.
Il estime avoir eu de la chance d'être arrivé, quatre ans plus tôt, à la troisième place du podium, aux Jeux olympiques de Sydney (Australie), en 2000. "À Athènes, j'étais en finale et j'ai avancé d'une marche sur le podium. C'est inoubliable".
Jusqu'à maintenant, il regarde ses photos avec la couronne de laurier sur la tête et la médaille d'argent autour du cou. "C'est tout un symbole pour moi les Jeux olympiques, ça représente le travail de toute une vie, souligne le boxeur. C'est le Graal d'un sportif d'aller aux Jeux, alors y aller trois fois et faire deux médailles, c'est vraiment magnifique pour un sportif de haut niveau".
"Un souvenir qui est très présent malgré le temps qui passe"
Sophie Moressée-Pichot se souvient avec précision de la médaille d'or qu'elle a acquise par équipe en 1996 aux Jeux d'Atlanta. C'est peut-être parce qu'elle l'a obtenue après avoir (presque) perdu espoir. Laura Flessel et Valérie Barlois, ses coéquipières, avaient respectivement décroché le titre de championne et vice-championne olympiques quelques jours plus tôt, mais pas elle.
La native de l'Aisne ressentait de la "frustration", de la "déception" et de la "tristesse" de ne pas avoir pu faire de même. "Elles m'ont dit : on va aller chercher une médaille par équipe. Alors, deux jours après, on est reparti en compétition en équipe".
Les trois athlètes avaient un jeu très différent, "et ça, l'entraîneur avait souhaité constituer cette équipe avec des forces différentes. Et on a réussi à gagner en finale face aux Italiennes", se réjouit-elle encore.
Sur le podium, les trois escrimeuses se montraient la médaille, s'enlaçaient, sautaient "comme des collégiennes. J'étais sur un nuage, j'ai dormi la médaille sous mon oreiller. Ce moment était d'une grande intensité. J'en parle encore avec émotion", conclut-elle.