Cette fois-ci, honneur aux cyclistes médaillés d'or ! Philippe et Corentin Ermenault, père et fils, qui se sont fait remarquer lors des JO d'Atlanta et ceux de Tokyo, à 25 ans d'écart, nous racontent leurs souvenirs, ainsi que Francis Moreau qui a également fait ceux d'Atlanta.
À l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, nous sommes partis à la rencontre d'athlètes de la région qui ont auparavant brillé lors des compétitions.
Leurs craintes et leurs espoirs du passé, l'adrénaline des épreuves, l'ambiance dans les stades, la médaille autour du cou... Ils reviennent sans détours sur leur expérience olympique.
Philippe et Corentin Ermenault, de père en fils
"Mon meilleur souvenir olympique d'Atlanta en 1996, c'est la médaille d'or qu'on a remporté en poursuite par équipe", lance le cycliste Philippe Ermenault. La symbolique de la gagner en équipe, "avec une bande de copains", était d'autant plus importante à ses yeux.
Le natif de Flixecourt se rappelle qu'au départ, lui et ses coéquipiers étaient partis en pensant n'atteindre que le top 5. "Au final, on est tombé contre les Russes et eux utilisaient un braqué que les gamins utilisaient, ils n'ont pas voulu mettre plus gros et nous, Francis et Christophe surtout, ont mis un braqué plus important, ce qui fait qu'ils étaient moins asphyxiés et on a réussi à prendre le dessus", détaille-t-il.
Cette victoire a été un "gros moment d'émotion". En tant que sportif, les Jeux olympiques représentent le graal. "Quand j'étais gamin, depuis que j'avais commencé le vélo, c'était quelque chose qui était vraiment inaccessible". Le fait d'obtenir une médaille d'or, "c'est vraiment quelque chose, au niveau émotions, de relativement grandiose".
Ce jour-là, j'ai dit à Alex que s'il pleut, c'est parfait, alors que j'ai super peur de la pluie : je vais virer sur les genoux, comme en moto GP, tu verras, ça va être incroyable.
Corentin ErmenaultMédaillé paralympique à Tokyo en 2020
Il a transmis sa passion du sport et du cyclisme à son fils, Corentin Ermenault qui a participé aux Jeux paralympiques de Tokyo. Il est revenu sur l'épreuve de cyclisme contre-la-montre aux côtés d'Alexandre Lloveras : "ce jour-là, j'ai dit à Alex que s'il pleut, c'est parfait, alors que j'ai super peur de la pluie : je vais virer sur les genoux, comme en moto GP, tu verras, ça va être incroyable".
Le binôme a réussi à décrocher la médaille d'or. "Sur le podium, c'était bizarre, très étrange, c'était un moment d'euphorie, de bonheur. Partager ça avec Alexandre Lloveras, c'était incroyable. On s'est enlacé, on s'est pris dans les bras et ça, c'était un super moment. Par contre, c'est un peu spécial de faire un podium sans spectateurs". En effet, à cette période-là, la crise sanitaire ne permettait pas aux athlètes de concourir en public.
"Être champion olympique, c'est merveilleux"
Le meilleur souvenir du cycliste Francis Moreau, originaire de Saint-Quentin, pendant les Jeux olympiques d'Atlanta ? "Je pense que c'est déjà d'être aux Jeux, se retrouver en finale, c'était grandiose. Et être champion olympique après, c'était merveilleux", note celui qui a remporté l'or en poursuite par équipes avec Christophe Capelle, Philippe Ermenault et Jean-Michel Monin.
Il a ressenti "beaucoup de choses" parce qu'il s'agissait d'un rêve d'enfant pour lui. "Avoir une médaille autour du cou, c'était immense. Christophe, en rentrant de l'hôtel, a sauté dans la piscine", relate-t-il en riant.
J’avais quitté le tour de France après la douzième étape. C’était ma première participation aux Jeux olympiques parce qu’avant, c’était ouvert qu’aux amateurs. En 1996, c’était la première fois que lesJeux étaient ouverts aux professionnels de tout sport.
Francis MoreauChampion olympique de poursuite par équipes en 1996
Et quand la Marseillaise a été diffusée, sa vie a défilé : "les bons moments, les mauvais moments. On n'imagine pas, c'est après qu'on se dit qu'on est champion olympique". Il estime que tout sportif, peu importe la discipline, rêve de le devenir un jour. "Et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est une fierté", conclut Francis Moreau.