Au centre hospitalier de Saint-Quentin, le personnel des urgences s'est mis en grève illimitée et a organisé un rassemblement ce 11 janvier devant l'établissement. Ils réclament depuis quelques mois le paiement de l'ensemble de leurs heures supplémentaires, dont plus de 16 000 n'ont pas été rémunérées.
Aux premières lueurs du jour, plusieurs dizaines de manifestants se sont donné rendez-vous autour du grand rond-point qui marque l'entrée du centre hospitalier de Saint-Quentin (Aisne) pour ralentir la circulation. Le froid n'a pas découragé le personnel des urgences, qui s'est mis en grève illimitée. "Ça va. Après, on n'a pas le choix : il faut se faire entendre," affirme Marine Misson, secrétaire adjointe du syndicat UNSA au centre hospitalier de Saint-Quentin.
"C'est notre dû"
Une première mobilisation, le 21 décembre, n'a pas suffi à défendre les revendications des urgentistes saint-quentinois. Comme avant les fêtes, le personnel gréviste demande le paiement des heures supplémentaires réalisées, dont plus de 16 000 déclarées au service des urgences adultes n'ont à ce jour pas été rémunérées. Cette fois, ce 11 janvier, le service des urgences pédiatriques est venu grossir le rang des grévistes.
"On s'est organisés tous ensemble - soit on était en repos, soit avant la prise de poste pour ceux qui ne pouvaient pas venir après - en respectant ce qu'on nous avait demandé," explique Magali, aide-soignante aux urgences.
C'est super important d'être là, c'est notre dû qui est en jeu. On l'a dit plusieurs fois : tout travail mérite salaire et on nous doit de l'argent par rapport à nos heures effectuées. On demande juste à être payés, en fait.
Magali Serraaide-soignante aux urgences du CH de Saint-Quentin
Trois heures payées sur douze
Certains soignants ont accumulé 200 heures - voire 500 pour certains - non rémunérées. Actuellement, ils acceptent de nouvelles heures supplémentaires, en courant le risque qu'elles ne soient pas payées.
Depuis la mobilisation de décembre, la direction a débloqué une enveloppe de 300 000 euros pour 2024. Elle permettrait, pendant les périodes de forte tension, de rémunérer les journées supplémentaires des salariés à hauteur de trois heures, pour une journée qui en compte douze. "Ce n'est pas suffisant. Il faut payer les heures sup', et renforcer les équipes pour éviter ces heures sup'. C'est ça notre plus grand enjeu," confie Marine Misson.
"C'est compliqué étant donné que c'est du travail, glisse Cyrielle, une infirmière. On revient, parfois sur nos jours de repos, pour remplacer des collègues qui sont en arrêt, et on nous paie 3 heures sur les 12 heures... Je pense que n'importe quelle personne qui travaille n'accepterait pas de revenir travailler dans ces conditions," déplore-t-elle.
Avec Narjis El Asraoui / FTV