Une quarantaine de salariés du centre hospitalier de Saint-Quentin organisait une manifestation, ce jeudi 21 décembre 2023. En distribuant des tracts aux abords de cet hôpital, situé dans l'Aisne, ils veulent alerter sur leurs conditions de travail et réclament le paiement de leurs heures supplémentaires.
Alors qu'il fait encore nuit, ce jeudi 21 décembre, des salariés des urgences filtrent les voitures devant le centre hospitalier de Saint-Quentin. Objectif de cette action matinale, menée de 7 heures à 10 heures : faire entendre leurs revendications, quitte à créer quelques embouteillages.
"On a de plus en plus d’insécurité aux urgences, des problèmes de moyens et de personnel. Le souci, c'est que notre direction ne nous entend pas", explique un soignant, auprès d’une automobiliste attentive à leur cause.
Des milliers d'heures supplémentaires
Le service des urgences, où travaille une centaine de personnes, réclame le paiement de plus de 16 000 heures supplémentaires, impayées à ce jour. "Certains agents ont sur leurs compteurs environ 450 heures", affirme Isabelle Sueur, infirmière en chirurgie au centre hospitalier de Saint-Quentin et secrétaire générale CGT.
Stéphane Gauci, aide-soignant et délégué syndical UNSA, évoque quant à lui un "ras-le-bol" : "Dès qu’il y a des arrêts, l’encadrement appelle le personnel au domicile. Les agents, gentils, par dévouement et soucis pour les patients et collègues, revenaient régulièrement et ça depuis des années. Là maintenant, le personnel en a marre. Les agents veulent bien revenir sur leurs congés et RTT mais pour être payés."
Contactée, la direction explique dans un communiqué de presse qu'elle propose "pour l'année 2024 une nouvelle enveloppe financière de 300 000 euros pour rémunérer une partie des heures supplémentaires, sur des périodes identifiées comme habituellement en tension (estivale, hivernales, vacances scolaires etc.) sur l'année."
Un quotidien sous tension
Au sein des urgences adultes ou pédiatriques de Saint-Quentin, le personnel estime que les agressions sont de plus en plus fréquentes. Pour se protéger, certains réclament une anonymisation de leurs tenues vestimentaires où leurs noms et prénoms sont actuellement inscrits.
Magali Cerra, aide-soignante, confie avoir déjà été victime d'agressions : "Que ce soit physiquement, verbalement, des menaces…"
Après quand on sort du travail, on a toujours peur. On essaie de sortir et se dire que c’est fini mais c’est compliqué. Parfois, sur les réseaux sociaux, on nous retrouve.
Magali CerraAide-soignante au centre hospitalier de Saint-Quentin
"Quand on attend 6 ou 7 heures avant de pouvoir voir un médecin aux urgences, on est stressés et parfois, il y a une violence verbale qui s’installe, des fois physique", confirme Johann Lejeune, adjoint administratif et secrétaire départemental FA-FPH. Selon les syndicats, pour offrir de meilleures conditions d’accueil, il faudrait créer une dizaine de postes supplémentaires.
De son côté, la direction affirme porter "attention aux remplacements de l'absentéisme", notamment en faisant appel à des "effectifs paramédicaux complémentaires". Si leurs revendications n'aboutissent pas, le personnel, déterminé, se dit prêt à organiser d'autres actions en janvier.
Avec Julien Guéry / FTV