Fermée depuis juin 2023, l’activité d’accouchement de la maternité de Péronne reste suspendue. Les futures mamans vont devoir s’orienter vers "d’autres hôpitaux pour accoucher", celui de Saint-Quentin ou celui d'Amiens, à 30 minutes ou plus de la commune de la Haute Somme.
Interrogée sur la fermeture de la maternité de Péronne, information révélée par nos confrères du Courrier picard, ce lundi 9 octobre, ni Laurent Somon, sénateur LR de la Somme, ni la CGT de l’hôpital de Péronne n’étaient au courant.
De son côté, Gautier Maes, le maire de Péronne, a expliqué que les parturientes, les futures mamans, vont devoir s’orienter vers "d’autres hôpitaux pour accoucher". Elles devront donc se rendre à Saint-Quentin ou à Amiens, soit à 30 minutes ou plus de la ville se trouvant en Haute Somme.
"Pas eu d’autres choix pour l’établissement que suspendre l’activité d’obstétrique"
Agence régionale de santé Hauts-de-France
Une information qui nous a été confirmée par l'agence régionale de santé (ARS). "Il n’a pas été possible de consolider les plannings et donc d'assurer la continuité et la sécurité des prises en charge. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu d’autres choix pour l’établissement que suspendre l’activité d’obstétrique. Un nouveau point de situation sera fait dans les prochains jours."
Après un arrêt temporaire en décembre 2022, puis une nouvelle fermeture depuis juin 2023, par manque de personnel, l’activité d’accouchement ne reprendra pas à la maternité de Péronne jusqu'à nouvel ordre.
"C'est la concrétisation d'une mort annoncée"
Laurent Somon, sénateur LR de la Somme
Pour Laurent Somon, non informé par l'ARS, "c'est la concrétisation d'une mort annoncée compte tenu des difficultés qu'il y avait à trouver des anesthésistes réanimateurs." Le sénateur doit se réunir avec l’ARS, le 16 octobre prochain, pour aborder notamment ce sujet. "Une situation qu'on aurait dû pouvoir anticiper depuis au moins 10 ou 12 ans", précise-t-il.
Cette suspension de service est un constat, à l’échelle nationale, des difficultés rencontrées par les hôpitaux de proximité. Laurent Somon précise qu'il s'agit d'"une carence de professionnels de santé, particulièrement pour les anesthésistes réanimateurs", les praticiens manquant à la maternité de Péronne. Depuis qu'il est au Sénat, "il y a déjà eu moult questions sur le sujet. J’ai moi-même posé une question sur Péronne, pour laquelle on n’a pas de réponse."
Un manque également dans les hôpitaux de région plus importants
Mais le problème ne concerne pas que les petites structures. Le sénateur affirme avoir interrogé des personnes travaillant à l’hôpital de Saint-Quentin et qui rencontrent également "des difficultés à combler le tableau des effectifs".
S’il ne sera plus possible d’accoucher dans la maternité, le maire de Péronne indique travailler avec la direction de l’hôpital et l’ARS, sur une "consolidation" de l’offre de soins. "Une maternité ne repose pas uniquement sur les accouchements même si c'est un enjeu essentiel." Concrètement, "des accompagnements à la grossesse et à la parentalité, chose qui n'existait plus" vont être mis en place indique l’élu, avant d'ajouter que "la pénurie qui touche Péronne est un enjeu national de santé public et doit être pris en charge par le législateur et le pouvoir exécutif."