Déjà reconduit en juin, l'arrêt des accouchements à la maternité de Péronne, dans la Somme, est prolongé jusqu'au 15 octobre. Prévenus par une note interne de la direction, les syndicats craignent pour l'avenir.
Déjà fin décembre 2022, la direction de l'hôpital de Péronne avait annoncé l'arrêt temporaire des accouchements à la maternité de Péronne, dans la Somme, en raison d'une pénurie de médecins.
Six mois après, les accouchements étaient de nouveau suspendus, faute d'anesthésistes en nombre suffisant. Une décision qui a été renouvelée durant les deux mois d'été. L'agence régionale de santé des Hauts-de-France met alors en avant le manque de personnels, mais elle assure chercher de manière active à attirer de nouveaux médecins, anesthésistes, sages-femmes ou gynécologues, avec des rémunérations et des conditions d'accueil attractives.
Mais contre toute attente mardi 22 août au matin, les syndicats ont eu la surprise de recevoir une note d'information de la direction annonçant que "le centre hospitalier de Péronne se voit contraint de prolonger la suspension de son activité d'accouchement jusqu'au 15 octobre 2023."
"L’information a été envoyée aux cadres et aux syndicats, confie Graziella Cavalli, secrétaire générale FO CH Péronne. Pour une fois, on a été informé, parce que la dernière fois, on l’avait appris par la presse, mais les syndicats n'ont même pas été sollicités par la directrice madame Stramandino, et n'ont pas non plus rencontré l'ARS comme c'était convenu à la base, déplore l'élue. On devait rencontrer Hugo Gilardi (nldr. directeur général de l'ARS Hauts-de-France) pour refaire un point de situation à la rentrée de septembre et la note est tombée ce matin."
Les syndicats inquiets pour l'avenir
Selon la direction : "à ce jour, les plannings des professionnels de santé de la maternité, sur la période du 1er septembre au 15 octobre, ne sont pas complets pour 29 jours", précise-t-elle à France Bleu Picardie dans un communiqué.
Une décision qui sème le doute et fait craindre l'avenir. "Avec les autres syndicats, on était déjà un peu sceptiques, reconnaît Graziella Cavalli, le planning était bouclé. Là, on commence à se poser des questions. Vu qu'on était dans les listes des maternités qui devaient fermer, on se demande si ce n’est pas fait un peu exprès, si ce n’était pas prévu tout ça, parce qu'aujourd’hui on nous dit qu’il n’y a pas assez de personnels. On sait par contre que l’USC (unité de surveillance continue) va rouvrir, donc s'il rouvre au 1ᵉʳ septembre, j’imagine bien qu’il y a assez d’anesthésistes tous les jours."
Réouverture de l'unité des soins continus
Dans une autre note interne reçue en même temps, la direction annonce en effet que l'unité de surveillance continue, qui avait été également neutralisée pendant la période estivale par défaut d'anesthésiste, pourra reprendre son activité à compter du 1ᵉʳ septembre 2023.
"Donc si les soins continus rouvrent au 1ᵉʳ septembre, ça veut dire qu’il y a des anesthésistes, donc on ne peut pas nous dire, c’est par manque d’anesthésistes. Pour fin août, on savait que c’était du personnel sage-femme qui manquait. On sait que c'est tendu au niveau national. C'est peut-être ça, mais on n'a aucune information, aucun point de situation à ce jour."