La maternité de Péronne ferme pendant les fêtes, faute de médecins : "Les instances n’ont pas fait ce qu’il fallait pour préserver les postes"

La direction de l’hôpital de Péronne a annoncé l’arrêt temporaire des accouchements à la maternité du 20 décembre jusqu’au 2 janvier au moins, en raison d’une pénurie de médecins. Plus d’accouchements dans le service, mais le suivi des grossesses doit être assuré.

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Faute de médecins suffisants pour assurer l’offre de soins à la maternité de Péronne, la direction de l’établissement a décidé de fermer temporairement le service des accouchements.

Pour ce service, qui effectue près de 350 accouchements par an, c’est inédit. "C’est la première fois que ça arrive", annonce Jérémy Fromentin, secrétaire général CGT du CH de Péronne, qui déplore le manque d’anticipation de la direction. "Nous savons depuis des mois qu’un pédiatre du service fait valoir ses droits à la retraite. Rien n’a été fait en amont pour le remplacer. Et on apprend la semaine dernière, par mail, que la maternité ferme pour 15 jours. C’est pareil pour le service SMUR qui fonctionne certains jours sans médecin, avec un infirmier et un ambulancier."

Un fonctionnement du service à minima

D’après le syndicat autonome, la maternité du centre hospitalier de Péronne devrait fonctionner avec trois gynécologues obstétriciens et trois pédiatres. Mais sur le terrain, ce sont un gynécologue et un pédiatre permanents, complété par des intérims et des médecins de l’hôpital de Saint-Quentin qui viennent parfois prêter main forte au service.

La situation est connue depuis de longs mois.

Antoine Vinchon, secrétaire général du syndicat autonome FAFPH du centre hospitalier de Péronne.

Depuis l’annonce du départ à la retraite du seul pédiatre permanent, l’inquiétude grandit dans le service. Les syndicats de l’hôpital alertent sur la situation depuis plusieurs mois. Un préavis de grève a été déposé par le syndicat autonome du centre hospitalier de Péronne le 12 août dernier. La CGT a suivi avec un préavis de grève illimité, déposé le 21 octobre.

"Nous prévenons la direction sur cette situation critique depuis 18 mois. Le problème de recrutement est national, mais l’Agence régionale de santé aurait pu trouver un pédiatre. Nous ne sommes pas une région attractive, mais la situation est connue depuis de longs mois. Les instances n’ont pas fait ce qu’il fallait pour préserver les postes et maintenant, nous sommes contraints de fermer, faute de pouvoir assurer la sécurité des soins", constate, impuissant, Antoine Vinchon, secrétaire général du syndicat autonome FAFPH du centre hospitalier de Péronne.

Les syndicats de l’hôpital ont prévu de maintenir la grève jusqu’à l’embauche d’un pédiatre à la maternité. "On a peur que cette situation perdure dans le temps si nous ne trouvons pas de remplaçant", alerte Jérémy Fromentin.

Une prise en charge partielle

La direction a précisé, dans son communiqué de presse et la note de service, que les femmes qui doivent accoucher pendant cette période de fermeture seront redirigées vers les maternités d’Arras, de Cambrai, d’Amiens, de Chauny et de Saint-Quentin. Les suivis de grossesse, effectués par les sages-femmes, sont maintenus à la maternité.

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