L'ARS Hauts-de-France a demandé aux hôpitaux de l'Oise d'activer leur plan blanc au vu de la hausse importante de l'activité liée aux épidémies de Covid-19, de grippe et de bronchiolite. Une situation déjà critique à cause du manque de personnel soignant.
Lundi 19 décembre, l'Agence régionale de santé (ARS) a demandé aux hôpitaux de l'Oise d'activer leur plan blanc. Ces établissements connaissent en effet de fortes tensions ces derniers jours "du fait d’une hausse importante de l’activité avec la survenue simultanée des épidémies de Covid-19, grippe et bronchiolite, combinée à des tensions chroniques sur les ressources humaines", indique l'ARS.
Ce même jour, en effet, 355 passages ont été enregistrés à l'hôpital de Compiègne-Noyon. Un nombre qui frôle des records. "Nous voilà repartis dans une triple épidémie, réagit Sabrina Hotte, secrétaire du syndicat CGT. Et à cause du manque de médecins libéraux, les patients se dirigent vers les hôpitaux avec un afflux important au niveau des urgences."
À cause du manque de personnel, la prise en charge est, de fait, de plus en plus longue. "Comme dans tous les autres établissements, il y a des délais d'attente importants aux Urgences de Beauvais, faute de médecins, faute d'infirmières. Les temps d'attente c'est 7, 10 voire 15 heures. Sur Creil notamment, c'est très très compliqué", affirme Éric Couq, secrétaire départemental CGT santé action sociale.
Une situation qui ne cesse de s'aggraver
L'activation du plan blanc permet ainsi "de prendre des mesures de gestion adaptées au sein de chaque établissement avec notamment la possibilité de mobiliser du personnel supplémentaire pour assurer la continuité des urgences et soins non programmés et d’engager si cela devait s’avérer nécessaire la reprogrammation d’interventions non urgentes."
Une charge de travail supplémentaire qui ne peut pas peser sur du personnel déjà épuisé, selon les syndicats. "Une fois de plus, après trois ans de crise, où les salariés des établissements publics de santé sont dans le dur, on leur supprime une nouvelle fois leurs congés, déplore Éric Couq, secrétaire départemental CGT santé action sociale. Je rappelle que depuis 2019 les Urgences des établissements de santé, en France et dans la Picardie en particulier, étaient en grève. Ils l'ont levée. Je pense que l'on va y retourner très vite. Je peux vous le dire, le personnel est épuisé, il en a ras-le-bol, il n'y a qu'à voir tous les départs que l'on a : disponibilité, détachement, changement de métier..."
À l'hôpital de Compiègne-Noyon, la directrice assure avoir pris les devants. "Depuis plusieurs semaines, nous avons pris des mesures pour faire face à cet afflux important de patients. Nous avons pu convertir des lits de chirurgie ou de soin de suite et de réadaptation en lits de médecine parce que c'est le besoin principal. Nous devons faire appel également aux heures supplémentaires pour nos agents qui sont déjà très fatigués, mais qui acceptent d'aider leurs collègues pour garder les lits ouverts. Mais nous n'avons pas pris de disposition concernant les rappels de congés. L'hôpital peut fonctionner actuellement sans ces mesures", affirme Catherine Latger.
Ne pas engorger les urgences
L'ARS rappelle que "les patients sont invités à contacter leur médecin traitant en première intention, lorsque le besoin apparaît pendant les heures d’ouverture habituelle des cabinets médicaux, et lorsqu’il ne s’agit pas d’une situation d’urgence."
Dans d'autres cas, il est conseillé d'appeler le 15 avant de se rendre spontanément à l'hôpital. "L’appel préalable au 15 permet, grâce à la régulation assurée par des médecins libéraux et hospitaliers, d’avoir une première réponse médicale immédiate et, si besoin, d’être bien orienté par rapport à sa situation de santé", rappelle l'ARS.