À l'initiative du syndicat autonome des hospitaliers de Péronne, une partie du personnel médical et paramédical est en grève depuis le 12 août. Face au manque d'effectifs, plusieurs services sont en souffrance, alors que dans ce secteur de la Somme l'on peine à recruter du personnel.
Les premiers signaux d'alerte ont été lancés en juin dernier. Au service des urgences du centre hospitalier de Péronne dans la Somme, le chef de service peine à remplir son planning de garde. Résultat le 17 juillet, faute de personnel, la ligne du SMUR (Service mobile d'urgence et de réanimation) est fermée. "C'est un secteur important pour le SMUR, vous imaginez s'il y avait eu un gros accident ce jour-là...", déplore un membre du personnel du service des urgences.
Parfois il arrive qu'un seul médecin urgentiste soit présent au lieu de deux. Alors quand celui-ci est en intervention, c'est un interne qui prend le relais. "Le problème c'est que les internes ne peuvent pas gérer tout tous seuls et c'est source de stress pour le personnel. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver", poursuit-il.
L'ensemble des services concernés
Face à cette situation, et après avoir au préalable alerté la direction, le syndicat autonome des hospitaliers de Péronne a déposé un préavis de grève illimitée le 4 août. Plusieurs revendications sont énoncées, notamment la titularisation et la résorption des emplois précaires, mais aussi et surtout le recrutement de personnel pour compenser les départs à la retraite ou les arrêts maladie longue durée.
"On s'est rendu compte que la situation n'était pas tendue qu'aux urgences et que tous les services de l'hôpital étaient concernés par le manque d'effectif, confie Thibault Delsart, secrétaire adjoint du syndicat autonome des hospitaliers de Péronne. On voit nos médecins partir et personne pour les remplacer. On a besoin de médecins spécialistes, d'autant que l'on accueille beaucoup de personnes âgées, qui si elles ne sont pas prises en charge ici, ne pourront pas aller se faire soigner à 30 kilomètres."
Attirer et fidéliser le personnel
Une situation complexe dans une région où les candidats manquent à l'appel. "Pourtant c'est un hôpital familial, c'est un terrain de stage attractif pour les internes. Mais au niveau des recrutements c'est compliqué", poursuit Thibault Delsart. Le 10 août dernier les membres du syndicat ont été reçus longuement par la direction, qui a déjà acté le recrutement d'un kinésithérapeute à temps plein et le maintien d'un poste infirmier d'accueil et d'orientation aux urgences.
"Une grande partie des revendications font l'objet de travaux, confirme Christelle Bourson, directrice déléguée du centre hospitalier de Péronne. Certains recrutements ont été réalisés, mais on se heurte à des problématiques de démographie médicale, communes à l'ensemble du groupement hospitalier qui s'étend de l'Aisne à la haute Somme." L'objectif étant d'attirer les praticiens qui préfèrent parfois travailler dans de plus grosses structures. "Nous mettons en place une politique d’attractivité concernant les professionnels médicaux et paramédicaux afin d'identifier les atouts des établissements qui permettent à la fois de recruter et de fidéliser", ajoute Christelle Bourson.
En attendant un retour de la direction au niveau du groupement hospitalier de territoire (GHT) Aisne-Nord - Haute-Somme et de l'Agence régionale de Santé, le mouvement de grève se poursuit. Une rencontre entre le directeur du centre hospitalier de Péronne et du GHT et le personnel médical est prévue dans les prochains jours.