Toujours en grève, le personnel de l'hôpital de Péronne interpelle l'ARS pour "être libérés des contraintes financières"

Depuis près d'un mois, une partie du personnel de l'hôpital de Péronne dans la Somme est en grève. Si le dialogue avec la direction a permis quelques avancées, pour les grévistes, les contraintes budgétaires qui pèsent sur l'établissement ne permettent pas d'apporter des réponses à long terme.

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"On a quand même entamé un dialogue constructif avec la direction et certaines revendications ont été satisfaites", annonce Antoine Vinchon, secrétaire général du syndicat autonome des hospitaliers de Péronne. Depuis le 12 août dernier, une partie du personnel médical et paramédical est en grève. Si des avancées ont été constatées, le mouvement se poursuit encore mercredi 8 septembre où une trentaine de personnes se sont rassemblées.

En cause, notamment le manque d'effectif pouvant entraîner par exemple, comme ce fut le cas à deux reprises cet été, la fermeture de la ligne du SMUR, faute de médecins urgentistes.

Pour que la situation ne se reproduise plus, des aménagements ont été faits depuis. "Il y a eu une grosse mobilisation du personnel des urgences qui travaille davantage et la direction a mis en place une meilleure valorisation des gardes des urgentistes pour le mois de septembre", indique Antoine Vinchon.

Dans les autres services, un kinésithérapeute à temps plein a été recruté pour remplacer celui parti il y a trois ans et un poste d'infirmier d'accueil et d'orientation aux urgences a été maintenu. Des équipements en radiologie viendront aussi remplacer le matériel défectueux. "Des travaux sont annoncés aussi concernant la climatisation qui est en panne depuis trois ans et les fuites au niveau des toitures", ajoute le secrétaire général du syndicat.

Des contraintes imposées par le plan de retour à l'équilibre

Malgré tout, certains services n'ont pas pu être sauvés. La fermeture du laboratoire est prévue pour le premier trimestre 2022. "Et pour le coup ce n'est pas une question de personnel, c'est purement économique", indique Antoine Vinchon. Pour le personnel gréviste, la principale problématique repose sur les contraintes financières imposées par le plan de retour à l'équilibre. Contraintes financières qui, en prime, ne permettent pas au centre hospitalier de développer sa politique d'attractivité.

Résultat, dans une région où l'on peine à recruter du personnel, la tâche s'annonce fastidieuse. "Certains recrutements ont été réalisés, mais on se heurte à des problématiques de démographie médicale, communes à l'ensemble du groupement hospitalier qui s'étend de l'Aisne à la haute Somme", nous expliquait Christelle Bourson, directrice déléguée du centre hospitalier de Péronne en août dernier. 

Et difficile d'être attractif si les moyens ne sont pas là. "Certains gros hôpitaux rémunèrent les médecins davantage, cela crée même des compétitions entre établissements. Et comme on ne bénéficie pas des mêmes possibilités financières, on se sent lésés, poursuit le secrétaire général du syndicat autonome des hospitaliers de Péronne. Tant que les instances et notamment l'ARS ne nous auront pas libérés des contraintes financières, qui sont d'ailleurs en inéquation avec les engagements gouvernementaux, la situation ne pourra pas être pérenne."

Des aides financières prévues

Plusieurs signalements ont été effectués par le personnel auprès de l'Agence régionale de santé (ARS). Contactée, l'Agence répond qu'elle accompagne le centre hospitalier de Péronne "sur la définition d’un nouveau projet médical et stratégique visant à améliorer son attractivité sur le territoire et ainsi contribuer à améliorer sa situation financière."

À ce titre, l'hôpital va bénéficier d’aides financières importantes dans le cadre du Ségur de la Santé, indique l'ARS : une aide de 332 000 euros destinée à réaliser des investissements, contribuant notamment à améliorer son attractivité et une reprise de la dette à hauteur de 7,4 millions d'euros sur 10 ans. "Cette aide permettra de soulager l’établissement et de lui permettre à terme de pouvoir relancer ses investissements", poursuit l'Agence. 

Enfin, une aide de 1 105 800 euros au titre de l’appel à manifestation d’intérêt "investissements pour la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé" permettra le financement d’une équipe mobile de psychiatrie infanto-juvénile, le remplacement du mammographe et la rénovation d’une salle d’imagerie.

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