Les magistrats et avocats de Saint-Quentin ont procédé lundi à une vente aux enchères fictive du tribunal de la ville, estimant son avenir menacé par le projet de réforme de la justice, a indiqué le bâtonnier local.
"Entre 200 et 300 personnes", magistrats, avocats, personnel du tribunal mais aussi élus et commerçants ont participé à "cette audience, réplique parfaite d'une audience d'adjudication", a déclaré Me Philippe Vignon.Des affiches avaient été placardées en ville, notamment sur les vitrines de commerçants et une annonce avait été passée sur le site internet Leboncoin et dans un journal local pour rendre public l'événement.
Couronne mortuaire pour un "coup de marteau final"
Le "coup de marteau fatal" a "entériné le sacrifice du tribunal et de son personnel, à un euro symbolique, car un tribunal vidé de sa substance ne vaut plus rien", selon Me Vignon, qui présidait la séance. Une couronne mortuaire, livrée par un fleuriste, a été placée à ses pieds.
"Si une loi suivant bêtement une logique administrative était adoptée, on risquerait d'avoir un tribunal départemental à Laon, préfecture de l'Aisne, alors que la population de Saint-Quentin, deuxième ville de Picardie, est supérieure à celles réunies de Laon et Soissons" autre ville d'importance de l'Aisne, souligne encore Me Vignon.
Il n'y aura "pas de grand soir de la carte judiciaire", a cependant assuré vendredi le Premier ministre Edouard Philippe, affirmant que "l'intégralité des sites géographiques existants" serait préservée.