La maladie d'Alzheimer concerne 30 000 personnes dans la région. Nous avons rencontré deux sœurs soudées dans l'accompagnement de leur maman touchée par la maladie.
Elles les appellent encore ses chéries mais Jeanine, atteinte de la maladie d'Alzheimer, n'a plus conscience qu'elle parle à ses propres filles. Les deux sœurs rendent visite tous les jours à leur mère placée dans une unité de vie.
"Même si elle ne nous reconnaît plus en tant que filles, elle voit encore des visages familiers", indique Martine Quesnel, sa fille. "Donc c'est important qu'elle garde justement ces repères là et qu'elle nous voit régulièrement."
Dans cet établissement d'Hazebrouck, on prête une attention toute particulière à l'environnement pour que le malade se sente chez lui. Dans sa chambre, Jeanine est comme à la maison.
"Elle est arrivée avec son armoire, avec sa petite commode, son téléviseur, ses photos. C'est important d'avoir encore des photos. On peut en parler ensemble pour voir un peu ce qui fait partie de son passé", détaille Brigitte Manten, son autre fille.
"Les rôles se sont inversés"
Si Jeanine se souvient encore de son enfance, sa vie d'après a totalement disparu de sa mémoire. Une amnésie que Brigitte et Martine supportent douloureusement."Quand une personne décède, il y a tout un travail de deuil. Mais là, la personne est présente, mais elle n'est plus ce qu'elle était avant", confie sa fille. "C'est ce qu'on appelle un deuil blanc. Il faut pouvoir accepter."
"Les rôles se sont un peu inversés. On est là pour la protéger, pour la rassurer, comme une maman protège son enfant."
Les deux sœurs ont créé une association, Alz'Amis, pour promouvoir toute action qui contribue au bien-être des personnes atteintes d'Alzheimer. Cette maladie touche 850 000 personnes en France, dont 30 000 personnes dans la région.