La CGT et FO appellent les salariés de tous les secteurs à se mettre en grève mardi 18 octobre pour les salaires et contre les réquisitions dans les raffineries. Les enseignants se mobiliseront également pour l’amélioration des conditions de vie et d’études et contre la réforme du lycée professionnel annoncée par Emmanuel Macron.
Quarante-huit heures après la "Marche contre la vie chère" des partis de gauche, la CGT, en pointe dans le conflit social des raffineries, et FO notamment, appellent les salariés de tous les secteurs à faire grève et manifester mardi pour les salaires et contre les réquisitions.
Autres motifs de mécontentement pour des millions de salariés: l'inflation qui pèse sur le pouvoir d'achat, le durcissement à venir des règles d'indemnisation des chômeurs, la réforme des retraites attendue pour la fin de l'année.
Responsables syndicaux et gouvernement seront particulièrement attentifs mardi au nombre de grévistes, notamment dans les secteurs stratégiques - transports, énergie... -, et aux éventuels appels à la grève reconductible qu'ils pourraient décider, par exemple dans le secteur ferroviaire.
Une dizaine de rassemblements dans les Hauts-de-France
De nombreux rassemblements sont prévus dans les Hauts-de-France, notamment dans les cinq villes-préfectures :
- à 14 heures, rassemblement devant la maison de la culture d’Amiens dans la Somme
- à 17 heures, rassemblement devant la préfecture de Beauvais dans l'Oise
- à 17h30, rassemblement devant la préfecture de Laon dans l'Aisne
- à 14 heures, rassemblement devant la préfecture à Arras dans le Pas-de-Calais
- à 14h30, manifestation au départ de la porte de Paris à Lille dans le Nord
De fortes perturbations anticipées à la SNCF
A la SNCF, la grève pourrait générer "de fortes perturbations" dans les trains avec jusqu'à "un train sur deux" affecté dans certaines régions, selon le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune. Les cheminots peuvent escompter que l'approche des vacances scolaires de la Toussaint incite la direction de la SNCF à négocier.
Sur son site internet, la compagnie ferroviaire anticipe déjà des perturbations sur certaines lignes, particulièrement la liaison TER Amiens-Paris.
Les profs contre la réforme du lycée professionnel
La CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne appellent à la mobilisation "y compris par la grève le mardi 18 octobre pour l’augmentation des salaires, des pensions et minima sociaux, et l’amélioration des conditions de vie et d’études", précise l'intersyndical dans un communiqué.
La date du 18 octobre avait déjà été choisie depuis plusieurs semaines comme une journée d'action spécifique nationale et intersyndicale contre la réforme des lycées professionnels annoncée par Emmanuel Macron le 13 septembre lors d'un déplacement aux Sables-d'Olonnes en Vendée.
En plus des actions interprofessionnelles qui auront lieu dans l'Oise dans le cadre de la journée de mobilisation et de grève pour les salaires, deux rassemblements spécifiques pour défendre le lycée professionnel sont prévu à midi devant la Direction des services de l'Education nationale de l'Oise à Beauvais et à 14h30 au rectorat à Amiens.
Des cantines et des garderies fermées
Les restaurants scolaires et lieux d'accueil périscolaires pourraient être fermés.
A Amiens, quatorze cantines ne serviront pas de repas. Sont concernées, les écoles Jean-Macé, Jules-Barni, la Neuville, la Vallée, Mercey, le Pigeonnier (maternelle), Saint-Pierre (maternelle et élémentaire), Voltaire (élémentaire), Bords de Somme, Longpré, Renancourt, Saint-Leu, Saint-Roch, Les Verrières. Six accueils périscolaire resteront fermés : Jean-Macé (matin et soir), Beauvillé (matin), Voltaire (matin), Noyon élémentaire (soir), Pigeonnier (soir), Les Verrières/Saint Roch maternel (soir), Saint-Leu/Maurice Honeste (matin et soir), Saint-Roch élémentaire (soir).
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Un préavis trop tardif ?
En appelant à la grève le jeudi pour le mardi, les enseignants devaient se déclarer samedi soir au plus tard. Le mouvement pourrait pâtir de ces délais inhabituels : "On n'aura pas une mobilisation à la hauteur de celle du 29 septembre, mais tous les éléments nous laissent à penser qu'il y aura beaucoup de soutien", assure Pierre Ripart, secrétaire départemental de la FSU Oise.
La CGT recensait ce week-end "140 points de rassemblement dans toute la France, ce qui est déjà bien" compte tenu du court délai laissé aux militants pour s'organiser, a relevé auprès de l'AFP la secrétaire confédérale Céline Verzeletti.