Nouvel entraîneur de l'En Avant de Guingamp, Antoine Kombouaré, venu de Lens, apprécie d'évoluer dans un club avec un vrai confort de travail, même s'il sait sa mission délicate, au regard de la forte empreinte laissée par Jocelyn Gourvennec, son prédécesseur.
Succéder à l'ancien meneur de jeu de Nantes et de Rennes n'a rien d'une sinécure, tant le bilan de "Josse", parti entraîner les Girondins de Bordeaux, a été unanimement salué avec deux montées, une Coupe de France et un 16e de finale en Ligue Europa en à peine six saisons à son actif.
Mais Kombouaré, ancien défenseur de Nantes et du Paris SG, est un homme de défi et il n'a pas reculé au moment de prendre la charge d'inaugurer une nouvelle ère au sein d'un club qui va vivre sa dixième saison dans l'élite, la quatrième de suite. "J'ai peur uniquement lorsque mes enfants ont des problèmes de santé", avait-il lancé en juin dernier, le jour de son intronisation, au sortir de trois années compliquées, notamment sur le plan de l'environnement économique du RC Lens. "Là, ce n'est que du foot. Je n'ai jamais peur lorsque je suis sur un terrain. Je n'envisage jamais l'échec. Sinon, il ne faut pas faire ce travail", avait-il poursuivi.
Opération maintien
Pour réussir sa mission principale, à savoir maintenir l'En Avant en Ligue 1 une cinquième saison de suite, ce qui serait un record, le technicien bénéficie toutefois d'atouts non négligeables. A commencer par la bonne santé financière du club armoricain qui lui a permis d'être très rapidement actif sur le marché des transferts."Avec Guingamp, on a tout de suite pu faire le recrutement pendant les vacances, ce qui nous a permis d'avoir 99% de l'effectif le jour de la reprise, s'est étonné Kombouaré. C'est la première fois que je voyais ça." L'En Avant a ainsi pu recruter, par exemple, l'expérimenté Étienne Didot, originaire de la région, Lucas Deaux, désireux de se relancer après six mois pourris à La Gantoise, ou encore l'ancien Lensois Jordan Ikoko.
Il faut dire qu'avec les départs de l'emblématique capitaine Lionel Mathis (Auxerre), en fin de contrat, du gardien Jonas Lössl (Mayence) et de Younousse Sankharé (Lille), les Bretons ont perdu trois éléments fondamentaux qui avaient contribué à la réussite de Gourvennec.
Contexte favorable
Reste que, malgré un effectif formé dès l'été, le nouvel entraîneur doit désormais bâtir une identité de jeu qui ne sera pas celle de son prédécesseur. Habitués jusqu'alors à évoluer dans un (quasi) immuable 4-4-2, les Bretons devront s'approprier de nouveaux schémas tactiques et des méthodes de travail forcément différentes.Adhéreront-ils au projet d'Antoine Kombouaré ? Ce dernier parviendra-t-il à créer quelque chose de suffisamment fort pour faire oublier l'actuel coach de Bordeaux ? "L'idée, c'est que les gens qui viennent au stade soient contents et fiers lorsqu'ils rentrent chez eux, dit encore l'ex-entraîneur de Valenciennes. Je veux qu'ils aient le sentiment que les joueurs font le maximum. Je veux à la fois une équipe qui aime le combat et capable de produire du jeu."
Pour lui, le plus dur reste à faire : transcrire sur le terrain ces desseins qui, sur le papier, semblent en phase aussi bien avec l'identité du club et qu'avec les aspirations de ses supporters. Arrivé dans un contexte apaisé et sur une dynamique favorable qui devrait faciliter sa réussite à court et moyen terme, il n'aura en tout cas aucune excuse en cas d'échec.