"Adapter la discussion à l'âge de l'enfant, le laisser s'exprimer, éviter les propos morbides" : pour mieux aborder avec les petits l'attentat de Nice, le gouvernement va faire parvenir un texte indicatif aux directeurs de colonies de vacances, a-t-il annoncé mardi.
Dans une lettre, adressée aux responsables de structures prenant en charge des enfants et des adolescents en cette période estivale et dont l'AFP a obtenu copie, le ministère de la Jeunesse a souhaité donner quelques "principes généraux" pour parler des attentats.
"Après les attentats de 2015, (l'attentat de Nice) peut constituer un nouveau choc pour les enfants et les adolescents. Le mode opératoire est très impressionnant et cette fois-ci des enfants ont été victimes ce qui peut entraîner des processus d'identification", explique-t-il.
Afin que les animateurs puissent échanger avec les plus jeunes, le ministère préconise notamment dans ce texte de "présenter sobrement mais sans détour les événements", "d'inviter d'abord l'enfant à s'exprimer pour ne pas dire plus que nécessaire", de "le protéger des images et des propos morbides", de "veiller à ce que la parole de chacun soit respectée, par exemple à l'aide d'un bâton de parole" lors d'un temps d'échange en groupe, ou encore de les rassurer en terminant "sur une note de solidarité".
"En cette période de vacances, les écoles sont fermées. Nos vecteurs traditionnels ne sont pas là pour en parler", a justifié le ministre de la Jeunesse, Patrick Kanner, précisant qu'il s'agissait d'"un guide, pas une consigne".
Chaque année en France, près de 1,3 million d'enfants partent en colos dans l'une des 42.500 structures d'accueil. L'attentat de Nice, perpétré jeudi soir par Mohamed Lahouaiej Bouhlel qui a foncé avec un camion de 19 tonnes dans la foule rassemblée pour les festivités du 14-Juillet, a fait au moins 84 morts, dont dix enfants et adolescents.