Il va pouvoir regagner la capitale belge mais aura notamment interdiction de quitter le pays.
La cour d'appel de Paris a confirmé, mercredi, la remise en liberté sous contrôle judiciaire d'Ali Oulkadi. Il était l'un des convoyeurs de Salah Abdeslam au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.
Ce Français de 33 ans, qui était incarcéré en France, avait brièvement pris en charge Salah Abdeslam à Bruxelles le 14 novembre, au lendemain des attentats qui avaient fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Le 18 juin, les juges chargés de l'enquête ont autorisé Ali Oulkadi à regagner la capitale belge, où il résidait avant son arrestation le 22 novembre 2015.
Le parquet de Paris avait donné un avis favorable à la libération de M. Oulkadi, dont le strict contrôle judiciaire prévoyait notamment une interdiction de quitter la Belgique et une obligation de pointer à la police de son domicile.
Mais le parquet général avait décidé de faire appel de cette décision. Examiné mercredi par la chambre de l'instruction, ce recours a été rejeté et les conditions du contrôle judiciaire "confirmées en tout point", selon l'avocate.
Pédagogie auprès des victimes
"La prolongation de la détention provisoire de M. Oulkadi incarcéré pendant près de trois ans dont deux ans à l'isolement, ne répondait plus aux critères légaux applicables", a réagi Me Marie Dosé auprès de l'AFP.
"Les juges, en présence de représentants du parquet, avaient pris soin d'expliquer cette décision aux victimes de l'attentat lors de la réunion qui s'est tenue au mois de juillet dernier. Ils ont notamment précisé aux victimes qu'il ne s'agissait nullement d'un abandon des charges à l'encontre de M. Oulkadi, qui répondra de ses actes devant la cour d'assises spéciale le temps venu", a-t-elle ajouté.
"Le parquet général aurait été mieux inspiré de faire oeuvre de pédagogie (...) plutôt que de soutenir vainement un appel parfaitement injustifié", estime Me Dosé.
Lors d'une confrontation en mars avec Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, ce dernier était sorti de son silence pour dédouaner Oulkadi. Dans la foulée, ses avocats avaient déposé cette demande de mise en liberté.
Ali Oulkadi est également inculpé dans le volet belge de l'enquête. Dans ce dossier, il s'agit de la deuxième remise en liberté d'un suspect après celle de Hamza Attou, le 14 mai. Au total, douze hommes sont poursuivis dans l'enquête instruite à Paris et au moins trois autres font l'objet d'un mandat d'arrêt.