Nous l'appelerons Marc, à sa demande. Cet habitant du Valenciennois, a vécu la nuit d'horreur du 13 novembre, dans la salle du Bataclan. Un an après, il est retourné à Paris, ce samedi, prendre un verre à quelques mètres de la salle de spectacle, mais il n'a pas été voir le concert de Sting.
Il a le tutoiement facile, Marc, mais derrière sa sympathie, on sent l'homme blessé. Il ne s'en cache pas. Ce 13 novembre "ça a tout balayé". Il a pourtant repris son travail, "on reprend les habitudes" explique-t-il, "mais qu'est qu'on fait derrière ? qu'est ce qu'on est derrière ?".
Marc est devenu "hypervigilant". Le moindre bruit sourd, "le claquement d'un ballon, c'est terrible", on fait "un bond, on a une suée pendant une vingtaine de minutes". Il explique. "On allait à un concert...on était détendu" et c'est là que c'est arrivé quand, on ne s'y attendait pas...alors maintenant, il y pense à n'importe quel moment.
"Une année blanche"
"C'est une année blanche, on a grillé une année". "Dès le matin j'y pense, quand ça ne me réveille pas." Malgré tout, Marc sort, va en public "sinon tu ne vis plus".
Aujourd'hui , il est très actif dans l'association "Live for Paris", constituée de rescapés. Quand ils se retrouvent, "ce n'est pas mortifère, c'est la vie", explique-t-il. Même si son entourage est "fantastique" et le comprend. Certains ont des proches, qui leur disent "faut tourner la page", "aller de l'avant", mais "ce n'est pas possible". Lui, est bien entouré, malgré tout, il a besoin d'être avec des gens "qui savent". C'est pourquoi ce week-end, il est à Paris avec des membres de Live for Paris, pour boire un verre, parler, être ensemble, simplement.