Un blocage de nombreuses routes est prévu le 17 novembre prochain
C'est une grogne qui monte, qui monte. Elle désorganisée mais réelle. Partout en France, les appels à bloquer les routes pour protester contre la hausse du prix de l'essence se multiplient. Pour l'instant, la date du 17 novembre semble cochée par de nombreux automobilistes en colère.
Sur Facebook, plusieurs pages événements ont créées dans le Nord et le Pas-de-Calais pour relayer ce mouvement régionalement. Des blocages de routes ou des opérations escargots sont annoncés à Lille, Arras, Armentières, Boulogne-sur-mer et Béthune... Une Opération escargot sur la rocade minière entre Aix et Lens est également évoquée pour le vendredi 16 novembre à 16h.
Pour l'instant, rien n'est très structuré. Aucune organisation ou association reconnu ne prend en charge l'organisation.
Blocage Autoroutes 59 Lille Et Environs
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Une pétition en ligne a été lancée. Elle a déjà recueilli 289 000 signatures : "Nous sommes déjà dépendants des cours du pétrole, il n'est pas question qu'en plus nous subissions une augmentation des taxes", peut-on lire.
On ignore quel ampleur ce mouvement peut prendre. Mais on en connait bien les causes.
Les prix du pétrole se sont en effet redressés cette année, passant de 65 dollars début janvier pour le baril de Brent de la mer du Nord à 86 dollars début octobre, avant de refluer autour des 75 dollars actuellement.
Le prix moyen d'un litre de sans plomb 95 à la pompe s'élevait la semaine dernière à 1,55 euro, à peine plus que celui du gazole, à 1,52 euro, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire. Mais la hausse du prix des carburants s'explique aussi par la taxation qui s'est alourdie, surtout pour le diesel depuis le 1er janvier.
Les taxes sur le gazole ont ainsi augmenté de 7,6 centimes par litre au total, avec notamment la contribution climat énergie ("taxe carbone"). Pour l'essence, l'augmentation a été de 3,9 centimes par litre. Cette politique devrait être renforcée en 2019, avec des hausses de 6 centimes pour le diesel et 3 centimes pour l'essence, puis à nouveau jusqu'en 2022, l'objectif étant de rendre l'essence moins onéreuse que le diesel, jugé plus polluant.
Le Gouvernement tente de désamorcer
Depuis quelques jours, plusieurs membres du gouvernement tentaient jeudi de désamorcer le mécontentement croissant des Français au sujet de la hausse des prix du carburant, alors que des appels au blocage des routes pour le 17 novembre se multiplient sur les réseaux sociaux.
"Je ne nie pas le fait que ce soit difficile pour certains Français qu'on augmente la fiscalité sur le gazole. Mais nous avons 3,8 milliards d'euros de dispositifs d'aide pour accompagner ces Français dans la transition écologique", a défendu la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, au micro de Sud Radio.