Alors que leur déremboursement est évoqué en France, les produits homéopathiques sont sous le feu des critiques en Belgique. Une association de consommateurs dénonce, ce mardi 14 mai, leur vente sous l'appellation de "médicament".
L'homéopathie, un médicament ? Que nenni pour l'organisation belge de défense des consommateurs Test-Achats, estimant que ces granules "trompent" les consommateurs en étant vendues sous l'appellation de "médicaments". "Une aura de crédibilité qu'ils ne méritent pas", dénonce l'association sur son site internet, ce mardi 14 mai.
Le débat est également lancé en France où la Haute autorité de santé (HAS) adopte, ce mercredi 15 mai, un "projet d'avis" sur un éventuel déremboursement. "Il est inacceptable que les produits homéopathiques et les traitements traditionnels à base de plantes soient vendus en pharmacie en tant que « médicaments » sans que leur efficacité ne soit prouvée", écrit encore cette association de consommateurs qui est l'une des plus importantes de Belgique.
La base de données de @Test_Achats montre que sur les 55 #médicaments #homéopathiques avec indication commercialisés en BE, 84 % ont une utilité contestable et 16 % sont à déconseiller https://t.co/JtdsIcgQ5M pic.twitter.com/TjH4jWAvnb
— Julie Frère (@JulieTestAchats) 15 mai 2019
Elle regrette que tous les médicaments ne doivent pas répondre "aux mêmes exigences d'efficacité, de sécurité et de qualité" pour être commercialisés en Belgique. Controversée au sein du corps médical, l'homéopathie consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale, dans l'espoir de guérir certaines affections.
Mettre un terme à "cette tromperie"
En France, les produits homéopathiques sont la seule classe de médicaments à être remboursée sans avoir à faire la preuve de son efficacité. Ce que rappelle Test-Achats, déplorant que les exigences soient généralement "plus sévères pour les médicaments classiques que pour les médicaments homéopathiques".
"Tant que les critères de commercialisation ne seront pas identiques pour tous les médicaments, il doit être clairement mentionné, concernant les remèdes homéopathiques et les produits traditionnels à base de plantes, que leur efficacité n'est pas prouvée", poursuit-elle.
L'association tient à jour une base de données où elle évalue la valeur de plus de 6 000 médicaments selon quatre catégories : "utile", "utilité limitée", "utilité contestable", "déconseillé". Sur les 55 médicaments homéopathiques testés, 84% sont d'"utilité contestable" et 16% "à déconseiller". "Notre banque de données de médicaments met un terme à cette tromperie", insiste Test Achats.
Le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'est au contraire dit favorable, "comme des millions de Français", au maintien du remboursement de ces produits, estimant que le déremboursement était une "fausse bonne idée [qui] coûterait plus cher". Un avis définitif de la HAS sur les produits homéopathiques est attendu dans les prochaines semaines.