L'affaire fait du bruit chez nos voisins.
Un reportage télé accusant de racisme et d'antisémitisme une organisation de jeunes identitaires flamands a suscité l'émoi jeudi dans le monde politique en Belgique, ainsi que l'ouverture d'une enquête par le parquet de Gand.Chose rare, le ministre de la Justice, le démocrate-chrétien Koen Geens, a annoncé lui-même l'ouverture de cette enquête dans un tweet, tandis que plusieurs ténors de la N-VA (nationalistes flamands) ont tenu à prendre leurs distances avec les identitaires.
"Ce n'est pas ma Flandre", a tweeté le secrétaire d'Etat (N-VA) à la Migration Theo Francken, alors que l'opposition l'accuse régulièrement d'avoir libéré la parole raciste dans le pays. Baptisé "Schild en Vrienden" (Bouclier et Amis), ce mouvement de jeunesse, qui a fait de l'université de Gand un de ses fiefs, se présente comme le défenseur de la langue et de l'héritage culturel flamands.
Bekijk hier de "Pano"-reportage: Wie is Schild & Vrienden echt?
"Pano" opent het seizoen met een reportage over de rechts-radicale beweging Schild & Vrienden. Identitaire bewegingen zijn aan een opmars bezig, dat merken we in heel Europa. Schild & Vrienden pleit voor een Vlaamse identiteit en traditionele familiewaarden. Ze willen een positief alternatief voor de maatschappij van vandaag en eerlijke media.
Il tient un discours ouvertement anti-immigration, anti-UE, et son leader Dries Van Langenhove s'affiche sur les réseaux sociaux en compagnie du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui l'a reçu en août en Hongrie. L'organisation s'est retrouvée au coeur d'un reportage diffusé mercredi soir par la chaîne publique flamande VRT, décrivant notamment sa propension à faire circuler sur internet des images comparant les noirs à des animaux ou d'autres affichant la croix gammée nazie.
"Le fascisme pénètre au coeur de l'université et du conseil des jeunes"
Jeudi, le président (N-VA) de la Chambre des députés, Siegfried Bracke, a demandé que les commissions des Affaires intérieures et de la Justice se réunissent "aussi vite que possible" pour débattre du reportage. A un mois des élections municipales, plusieurs libéraux flamands (Open VLD), partenaires des nationalistes et des démocrates-chrétiens dans le gouvernement dirigé par Charles Michel, se sont aussi insurgés contre les méthodes de "Schild en Vrienden".
"Le fascisme pénètre au coeur de l'université et du conseil des jeunes. Cela ne peut être sans conséquences", a protesté sur Twitter la président de l'Open VLD, Gwendolyn Rutten, à propos de la présence des jeunes identitaires dans les instances dirigeantes de la faculté de Gand.
"Le parquet a procédé à une analyse approfondie du reportage. Une enquête a été ouverte pour déterminer si des infractions pénales ont été commises et par qui", a indiqué de son côté le parquet de la cité flamande dans un communiqué.