Selon leur avocat, ils n'ont appris la mort de leur petite fille qu'un jour après.
Les parents de Mawda, la fillette kurde de deux ans tuée par balle à l'issue d'une course poursuite entre la police et les migrants en Belgique, ont réclamé ce lundi une enquête indépendante sur ce drame.
Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, Olivier Stein, l'avocat des parents de la petite Mawda Shawri, a indiqué que ces derniers voulaient une enquête indépendante, éventuellement sous la forme d'une commission parlementaire.
Il s'est passé toute une journée avant que les parents n'apprennent que leur enfant était décédée
"Pour la famille de Mawda Shawri, il n'y a aucun doute, c'est un policier qui a tué leur enfant", a déclaré M. Stein. La mère se trouvait avec sa fille juste derrière le conducteur de la camionnette qui transportait 30 migrants kurdes (26 adultes et 4 enfants) pris en chasse dans la nuit de jeudi à vendredi par la police belge, alors qu'ils se dirigeaient vers la Grande-Bretagne.
"Une question de confiance se pose : le récit des parents de l'enfant est totalement différent de celui de la police et du parquet", a déclaré à l'AFP Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l'Homme en Belgique.
"Une fois la camionnette immobilisée, les parents n'ont pas pu aller à l'hôpital avec leur enfant qui avait été touchée par balle", a-t-il ajouté. "Il s'est passé toute une journée avant que les parents n'apprennent que leur enfant était décédée", a-t-il poursuivi.
Vendredi, le parquet de Mons avait convenu que la fillette avait été tuée par une balle, sans toutefois confirmer qu'elle provenait de l'arme d'un policier.
Jeudi, il avait d'abord totalement exclu l'hypothèse d'un décès par balle évoquant trois causes possibles: une maladie, un accident lié au comportement du chauffeur de la camionnette -la tête de l'enfant aurait pu par exemple heurter une paroi du véhicule- ou un coup porté à l'enfant.
Rencontre avec le Premier minister
Ce décès avait provoqué des remous à Grande-Synthe, la fillette étant membre d'"une famille de migrants actuellement hébergée dans un gymnase de Grande-Synthe", selon la préfecture du Nord.
Par ailleurs, une rencontre a été organisée lundi matin avec le Premier ministre belge Charles Michel et la famille, au cours de laquel il a présenté ses condoléances, a indiqué le porte-parole du Premier ministre, Frédéric Cauderlier, ajoutant : "Nous ne faisons aucun commentaire sur le contenu des discussions".