La culture de la bière en Belgique, la rumba cubaine et la tradition mondiale de la fauconnerie, ont de bonnes chances d'être inscrites sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco lors d'une réunion en Ethiopie fin novembre.
Un comité spécialisé de l'Unesco se réunira à Addis Abeba du 28 novembre au 2 décembre pour examiner les dossiers de 37 candidats à l'inscription sur sa liste "représentative" des différents types de patrimoine vivant (danse, musique, gastronomie, fêtes ou festivals...). Dans ce cadre, la Belgique soutient l'inscription de la culture de la bière, dont "la fabrication et l'appréciation font partie du patrimoine vivant de plusieurs communautés", selon le résumé de son dossier. "Près de 1 500 types de bières sont produits dans le pays y compris par des communautés trappistes", ajoute ce document. Cette candidature a reçu un avis positif de l'organe chargé d'instruire les dossiers. "Je n'ai encore jamais vu le comité renverser une recommandation d'inscription", a relevé lors d'une conférence de presse Tim Curtis, secrétaire de la convention de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
De même, Cuba défend l'inscription de la rumba "mélange festif de musiques et de danses", "symbole d'une société marginalisée à Cuba". Plusieurs pays arabes, européens et asiatiques défendent ensemble de leur côté l'entrée sur la liste de la "fauconnerie" pratiquée dans 60 pays selon des méthodes proches. Un festival de chars au Japon ("Yama Hoko"), la Fête des vignerons de Vevey en Suisse, la fête des Fallas à Valencia (Espagne) pour le début du printemps ou le carnaval de Granville en France, ont, eux aussi, reçu un avis positif de l'organe chargé d'évaluer les dossiers. En revanche, ce dernier a préconisé de renvoyer son projet à l'Inde, pour le compléter, d'inscrire le yoga sur cette liste. Y figurent déjà le café arabe, la culture de la cornemuse en Slovaquie ou l'art de la plaisanterie en Afghanistan. Cette liste, contrairement à celle du patrimoine mondial de l'Unesco, "ne cherche pas à réunir le patrimoine le plus beau ou le plus spectaculaire, mais à représenter la diversité du patrimoine culturel immatériel, à faire comprendre que ce patrimoine est partout, fait partie de l'identité des communautés", a expliqué Tim Curtis.
Sa création il y a dix ans reflète une évolution du concept de patrimoine - longtemps réduit aux châteaux et peintures européennes - et permet "à des pays qui ne se sont pas exprimés par l'architecture, de mettre en avant leurs pratiques culturelles", a-t-il également souligné. Figurer sur cette nouvelle liste sert surtout de faire-valoir et peut, dans certains cas, entraîner un soutien financier ou logistique de l'Unesco à des pays qui ont de la peine à protéger par eux-mêmes ces pratiques.