Le gouvernement du Premier ministre britannique Boris Johnson a perdu ce mardi sa majorité au Parlement, qui ne tenait qu'à une voix, avec la défection du député conservateur Phillip Lee, qui rejoint le Parti libéral-démocrate, europhile.
"Le gouvernement conservateur poursuit de manière agressive un Brexit (aux conséquences) dommageables. Il met en danger des vies (...) et menace de manière injustifiée l'intégrité du Royaume-Uni", a justifié Phillip Lee dans un communiqué, qui a rejoint les bancs de l'opposition ce mardi alors que Boris Johnson faisait une déclaration devant un Parlement en ébullition (voir vidéo ci-dessous).
Watch: Conservative MP Phillip Lee defects to the Liberal Democrats, crossing the House of Commons during a speech by Boris Johnson
— BBC Politics (@BBCPolitics) September 3, 2019
His move means the prime minister has no working majority ahead of a crucial #Brexit vote
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Les députés de l'opposition et des rebelles conservateurs hostiles à un Brexit dur le 31 octobre veulent tenter d'obtenir le vote au Parlement d'une loi empêchant le chef du gouvernement de faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, trois ans après que les Britanniques se furent prononcés par référendum pour un divorce avec l'UE (juin 2016, 52% des voix).
"Nous avons promis au peuple que nous mettrions en oeuvre le Brexit. Nous avons promis de respecter le résultat du référendum et nous devons le faire maintenant. Ça suffit !", a lancé le Premier ministre aux députés, rassemblés pour la rentrée parlementaire dans une ambiance électrique. "Tout le monde dans ce gouvernement veut un accord, mais c'est vraiment cette Chambre des Communes qui a rejeté trois fois l'accord de sortie (conclu entre l'ex-cheffe du gouvernement Theresa May et Bruxelles) et il ne peut tout simplement pas être ressuscité", a-t-il poursuivi. Boris Johnson est déterminé à ce que le Royaume-Uni sorte de l'UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas.
Des élus conservateurs "rebelles", hostiles à un Brexit dur, s'apprêtent aussi à soutenir l'opposition pour empêcher un départ brutal de l'UE. S'ils remportent un premier vote ce mardi soir, ils pourront présenter mercredi un texte de loi destiné à contraindre le Premier ministre à demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020 au cas où aucun compromis ne serait trouvé avec Bruxelles d'ici au 19 octobre et où le Parlement n'aurait pas approuvé une sortie sans accord.
Mais Boris Johnson a prévenu lundi qu'il n'accepterait "sous aucune circonstance" de demander à Bruxelles un nouveau report du Brexit. Si les partisans du "no deal" l'emportent au Parlement, le chef du gouvernement présentera dans la foulée une motion pour organiser des élections législatives le 14 octobre, a prévenu lundi soir un responsable gouvernemental. Cette motion sera soumise au vote des députés mercredi et devra recueillir les deux tiers des voix.